Montée de l'université à une heure de pointe. Une succession de voitures rongent leurs freins en attendant que la situation se débloque. La même scène se répète presque à longueur de journée au centre-ville de Tizi Ouzou. Des embouteillages interminables et des colères dantesques. Une altercation et on en arrive aux mains. Dépassés par une telle déferlante mécanique, les agents de l'ordre, en l'absence des feux de signalisation, éprouvent d'énormes difficultés à réguler la circulation. Le va-et-vient chaotique des piétons qui traversent la rue nonchalamment ne fait que compliquer leur mission. Ajoutez à cela les stationnements anarchiques, et c'est le caravansérail où chacun n'en fait qu'à sa tête. Circuler en voiture devient alors une périlleuse et ennuyeuse corvée pour les automobilistes. Idem pour les citoyens contraints à emprunter les transports publics et les taxis collectifs. Un calvaire. Un simple trajet à partir de la station de la Maison de l'Artisanat vers la cité Mohamed Boudiaf appelée communément « les 2000 Logements » peut gâcher une bonne partie de votre temps. Sans parler des désagréments payés chèrement (15 DA même sur une distance de 200 m). Les sévices sont revus à la hausse quand vous avez la malchance de « voyager » à bord de ces micro-fourgons asiatiques, tout juste bons à transporter les enfants à la crèche. En deux mots comme en mille, le chef-lieu de wilaya étouffe. Le parc automobile a fait sa mue contrairement aux routes. La rocade sud et les trois trémies réalisées à coups de milliards n'ont pas servi à grand-chose. A voir l'état de congestion actuelle du centre-ville, l'élaboration d'un nouveau plan de circulation est plus qu'une nécessité. S'exprimant devant le conseil de wilaya, le wali a indiqué que Tizi Ouzou sera dotée d'une gare routière de type A en plus de deux parkings à l'est et à l'ouest de la ville. Ce projet d'une grande utilité publique, vise à désengorger l'agglomération. Il est prévu également la création d'une entreprise de transport urbain. Elle sera dotée de trente bus. Le premier magistrat de la wilaya insiste sur l'élaboration d'un plan de circulation, avant même le lancement de cette entreprise. Il était temps.