Ira? Ira pas? C'est toujours le flou autour de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, souffle le chaud et le froid sur la question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il dit une chose et son contraire à propos du processus de cette adhésion. «La place de l'Algérie se trouve au sein de cet espace commercial international, il n'y a pas lieu d'opter pour la politique de la chaise vide.» C'est ce qu'a affirmé le ministre, la semaine dernière, à partir de Mila. Après 10 rounds de négociation, l'Algérie qui aurait pu adhérer en 1994, n'est pas encore membre de l'OMC. Elle est toujours dans l'attente du 11e round des négociations ardues qui se poursuivent depuis plusieurs années. A travers sa dernière sortie médiatique, le ministre s'est montré pressé de rejoindre cette organisation. «Il serait moins coûteux d'adhérer maintenant à l'organisation mondiale du commerce, que de le faire dans quelques années», a-t-il estimé. Au début du mois en cours, le ministre avait été plutôt vague sur cette question. «La date du prochain round des négociations sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sera arrêtée après que le pays aura transmis les réponses aux dernières questions qui lui ont été adressées», avait-il déclaré. L'Algérie doit d'abord parvenir à une solution concernant les points en suspens. Entre-temps l'Algérie doit transmettre ses réponses aux 96 questions qui lui ont été posées au terme du dernier round des négociations. Toutefois, il est prévu qu'une délégation de l'OMC effectue une visite en Algérie en ce mois de mai pour discuter des points en suspens. Contrairement au ministre, plusieurs observateurs estiment que le processus d'adhésion se complique davantage d'autant plus que l'Algérie affiche clairement sa détermination à ne rien concéder sur quatre dossiers en litige. Il s'agit du commerce extérieur, des services, de l'énergie et de l'importation des véhicules de plus de trois ans. Notons que l'UE, tout comme l'Organisation mondiale du commerce, reproche à l'Algérie de pratiquer le double prix sur le gaz. Les points les plus difficiles concernent l'alignement du prix du gaz en Algérie sur le marché extérieur, ce que refuse l'Algérie du fait que le prix actuel est réel et non soutenu par l'Etat. La condition de résidence pour les commerçants étrangers est un autre point litigieux. Un niet est également opposé sur ce dossier du côté algérien. Prévue pour le mois en cours, la visite d'une délégation de l'OMC en Algérie en vue de discuter des points en suspens, n'a pas eu lieu. Par ailleurs, en attendant de parvenir à une solution concernant ces points, l'Algérie transmettra ses réponses aux 96 questions qui lui ont été posées au terme du dernier round des négociations. L'investissement privé dans l'éducation, la santé, l'audiovisuel et le transport aérien bloque l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Selon certains spécialistes, ce sont les détenteurs privés de monopoles et des lobbys extérieurs qui s'opposent à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. Par ailleurs, le ministre du Commerce a révélé que l'Algérie compte actuellement 1,3 million de commerçants, dont 32.000 importateurs, la plupart domiciliés à Aïn Fakroun, El Eulma, Tadjenanet et Alger, en plus de 3000 commerçants étrangers. Il a ajouté dans ce contexte que 70% des importations sont effectuées par des opérateurs privés, soit près de 31 milliards de dollars sur 40 milliards de dollars représentant les produits importés en 2009, contre 43 milliards de dollars d'exportations dont 1 milliard d'exportations hors hydrocarbures.