A ce rythme, les recettes algériennes devraient dépasser les 60 milliards de dollars à la fin de l'année. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en juin a terminé vendredi à 86,15 dollars. Ce qui représente une hausse de l'ordre de 98 cents par rapport à la séance de jeudi. Les prix du pétrole ont ignoré la crise grecque, le renforcement du billet vert par rapport à la monnaie unique européenne et les dégâts causés par l'explosion de la plate-forme de BP dans le golfe du Mexique. Le marché garde toutefois un oeil attentif quant à l'évolution de la marée noire qui a atteint les côtes de Louisiane et le Delta du Mississipi. Depuis l'effondrement, le 22 avril, de la plate-forme Deepwater Horizon, exploitée par la compagnie British Petroleum, ce sont 5000 barils par jour qui se déversent dans les eaux territoriales américaines. La nappe de pétrole, dont la surface a triplé, risque de provoquer la plus grande catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis. Quelles pourraient en être les conséquences sur le secteur pétrolier et les cours de l'or noir? «Les investisseurs anticipent un certain impact. Avec l'avancée de la nappe vers les côtes, il y a un potentiel d'interruption de livraisons de brut et de produits pétroliers, dans le golfe et hors du golfe dans les régions de raffineries», a estimé l'analyste John Kilduff du Fonds d'investissement new-yorkais Round Earth Capital. Comme à leur habitude, les cours de l'or noir, et depuis quelques semaines, ont tendance à reculer pour mieux sauter. Un scénario qui semble vouloir s'installer dans la durée. En effet, pour son premier jour de cotation de la semaine, le baril de «Light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 84,20 dollars. Un repli de 92 cents par rapport à vendredi. Une conséquence directe de la hausse des réserves élevées aux Etats-Unis et d'une monnaie américaine qui a retrouvé de la vigueur. «L'offre est considérable et, évidemment, la hausse du dollar n'a pas aidé le marché pétrolier», a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets. «Les réservoirs à Cushing (principal terminal pétrolier aux Etats-Unis, situé dans l'Oklahoma) sont remplis à des niveaux proches de records, les réserves ayant augmenté la semaine passée de 5,8% à 34,1 millions de barils, ce qui laisse seulement 16 millions de barils environ de place de stockage inutilisée», a renchéri Mike Fitzpatrick, de MF Global. Du coup, le baril a laissé près de trois dollars (2,68 dollars pour être précis) en cours de route en l'espace de quarante-huit heures seulement. Et comme d'habitude, les regards se sont braqués sur les chiffres du rapport hebdomadaire du DoE, le département américain de l'Energie, qui sont publiés tous les mercredis. Les réserves de brut ont fait apparaître une augmentation de 1,9 million de barils lors de la semaine achevée le 23 avril alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires ont pronostiqué une hausse de 800.000 barils. Le baril de «Light Sweet crude» tient bon malgré tout et termine à 83,22 dollars la séance de mercredi à New York. «Les prix du WTI (le pétrole texan échangé à New York) sont revenus dans le bas de la fourchette de prix observée depuis avril, suggérant que, à moins d'un changement radical dans les attentes sur les perspectives économiques à venir, une baisse prolongée pourrait être limitée», ont fait remarquer les analystes de JPMorgan. Dès le lendemain, les prix du pétrole font un bond notoire. A New York, le baril progresse de près de 2 dollars. Les craintes sur les dettes européennes s'étaient estompées et ont profité à l'ensemble des marchés. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en juin a clôturé à 85,17 dollars. Ce qui représente une hausse de 1,95 dollar par rapport à mercredi. Quels sont les facteurs qui ont provoqué cette belle embellie? «Une partie des craintes sur des défauts de paiement en Europe se sont un peu apaisées. Les marchés boursiers ont progressé, il y a eu de nombreux bons résultats d'entreprise aux Etats-Unis et des chiffres en amélioration sur le chômage aux Etats-Unis», a expliqué Tom Bentz, de BNP Paribas. La bonne santé des cours de l'or noir s'est confirmée vendredi, entraînée par les chiffres encourageants de la croissance économique de la première économie de la planète. Le baril de «Light Sweet crude» a clôturé la semaine à plus de 86 dollars.