Avant de détruire le symbole de la puissance économique américaine, Oussama Bin Laden avait contribué à la construction des Lieux Saints de l'Islam. Il y a deux ans, il était l'allié caché de la CIA, aujourd'hui, il est considéré comme l'ennemi public, numéro 1 des Etats-Unis au même titre que Saddam Hussein, l'Irakien, Kadhafi, le Libyen et à un degré moindre, Bechar Assad, le Syrien. Lui, c'est Oussama Ben Laden devenu, au lendemain des attentats du 11 septembre, l'homme le plus recherché de la planète. Et pourtant ce «Che Guevara» des moudjahidine de la foi n'a rien d'un James Bond ou d'un Sylvester Stallone pour les rares journalistes qui l'ont approché, il ressemble à un combattant venu d'un autre siècle. Barbe poivre, sel et broussailleuse, ce grand escogriffe à la longue silhouette, flanqué d'un long turban de soie blanche, l'air doux, presque timide, marchant à l'aide d'une canne, donne plutôt l'apparence d'un sage et pourtant, il est, depuis le 11 septembre, supposé être le cerveau et le financier des attentats de New York et de Washington.