La 8e édition du Festival Dimajazz se tiendra du 13 au 21 mai au théâtre de Constantine. 2010, marque la célébration du centenaire du plus grand guitariste de l'histoire, Django Reinhardt. A Londres, Paris, New York ou Montréal, l'année 2010 sera jalonnée de nombreuses commémorations honorant le prodige Manouche. A Constantine aussi, puisque le Dimajazz 2010 ne sera pas en reste. «L'esprit Manouche sera donc parmi nous, celui désinvolte de la fête et de la bonhomie», affirment les organisateurs. A côté de cet événement, un autre de taille! Pour la première fois se produira en Algérie et dans la ville des Ponts, le plus célèbre des groupes made in Algeria à l'Hexagone, à savoir l'ONB. A l'occasion de la sortie très attendue de son nouvel album, l'Orchestre national de Barbès, mené par Youcef Boukella, sera l'invité très spécial du Dimajazz. Le groupe animera un concert exceptionnel, le jeudi 13 mai, en ouverture du festival. D'autres stars de la musique jazz et fusion feront partie de ce festival et que les mordus du jazz attendent chaque année avec impatience. Il s'agit de Maceo Parker, ancien musicien de James Brown et ses ‘JB Horns'. Il l'accompagnera pendant plus de vingt ans, tout en développant ses projets. Il commença réellement sa carrière en tant que leader en 1990 avec son album, Roots revisited. Musicien adulé, bête de scène capable d'enchaîner près de trois cents concerts dans l'année, il rejoint, dans le courant des années 2000, le groupe de Prince. Artiste d'exception, Maceo Parker laisse, au fil d'une riche carrière, une empreinte indélébile dans l'histoire du funk. Il se produira, quant a lui, en clôture du festival où il fera assurément sensation. Dans un autre registre est L.Subramaniam. La volonté de vouloir ressembler à son père en fera un violoniste exceptionnel. Près de 150 enregistrements l'ont rendu célèbre, et pourtant chaque concert est un acte unique toujours neuf. Alliant sérénité et magnétisme, il est reconnu comme l'un des plus grands aussi bien en Inde qu'en Occident. Son immense curiosité musicale fait de lui un pont entre l'Orient et l'Occident. Son «Anthologie de la musique de l'Inde du Sud», est encore la référence des musiciens occidentaux. Violoniste et compositeur, il est tout simplement aussi génial dans la musique de l'Inde du Sud, la musique karmatique, que dans Mozart ou Bach. L. Subramaniam se produira avec sa formation en deuxième partie du programme, le 19 mai. Le vendredi 14 mai se produira en premier le jazzman Philipe Catherine que les Algérois connaissent. Il sera suivi par le guitariste vietnamien N'guyen Lê, célèbr, entre autres, pour ses participations aux albums de Karim Zyad, notamment Maghreb and friends. Un autre guitariste cette fois, mais au tempérament plus doux est le Tunisien Fawzi Chekili déjà venu au Dimajazz de Constantine. Cet enseignant de musique à Tunis se produira le lendemain en deuxième partie. Il sera précédé par le jeune et sublime Fayçal Salhi qui excelle au jeu de l'oûd. En quintet, il donnera à écouter un style musical à la croisée des chemins du jazz et de la musique orientale dans son sens le plus large. Fayçal Salhi s'est déjà produit cette année à Alger dans le cadre de l'hommage rendu à Mahmoud Darwich et la Palestine. Autre groupe algérien qui affûte celui-là, ses armes sur la scène artistique algérienne est BB Blues ou «Blues Blue Birds». Il produit une ambiance authentique et chaleureuse au son du «Delta» et du «Chicago Blues», mais les musiciens s'éclatent aussi sur un répertoire varié qui va du rythm'n blues au jazz et rock. Le groupe assurera la première partie du concert de l'avant-dernier jour du festival, soit le jeudi 20 mai. Il sera suivi par Bailongo, une formation parisienne composée de douze musiciens originaires de différents courants musicaux, lesquels partagent l'amour de la salsa. Ça va déménager incontestablement et renvoyer pas mal de chaleur dans la salle! Le mardi 18 mai, la scène du théâtre de Constantine verra se produire, d'abord Nathalie Blanc, qui interprétera avec sa suave voix des textes dictés par son coeur sur des compositions du guitariste aux lignes mélodiques séduisantes, Philippe Petrucciani. Viendra achever cette soirée, Alain Caron François, bassiste québécois, considéré comme l'un des plus grands bassistes actuels. Le dimanche 16 mai se produira Magic Malik Orchestra. Avant d'amorcer sa carrière solo, Magic Malik intervient en tant que sideman aux côtés de Susheela Raman, -M-, et dans le Groove Gang ou le projet Gambit de Julien Lourau. Il sort son premier album en leader en 2000. C'est l'un des très rares jazzmans à se consacrer uniquement à la flûte traversière, qui est d'habitude un second, voire troisième instrument pour les saxophonistes. Son langage improvisé particulièrement adapté à l'instrument a redonné une véritable place à la flûte dans le jazz. La virtuosité saisissante de Magic Malik, qui dispose également d'une voix et d'une technique de chant redoutables reste toujours au service de la musique et du groupe. Ce sera sans aucun doute une belle découverte pour le public constantinois. Après un crochet par l'Europe puis les USA, le monde se posera en Afrique avec le groupe Ba Cissoko. Un spécialiste de la cora électrique, chose rare, ce qui ne manquera pas de mettre le feu à la salle. Un groupe qui a l'habitude de se produire au festival Nuit Métis de Beni Abbès. Enfin, bien éclectique est le menu artistique du festival Dimajazz que l'association Limma prépare chaque année avec soin.