L'incendie d'une mosquée de Cisjordanie occupée mardi est «très vraisemblablement» d'origine criminelle, a-t-on appris hier auprès du service israélien des pompiers Les autorités palestiniennes avaient immédiatement imputé mardi l'incendie à des colons israéliens alors que les forces d'occupation israéliennes n'avaient pas écarté l'hypothèse d'un accident dû à un court circuit. «Nous n'avons trouvé aucune trace de court circuit, de sorte que l'incendie est très vraisemblablement d'origine criminelle», a déclaré un porte-parole des pompiers en Cisjordanie occupée, Jacky Binyamin. Selon les pompiers, le feu pourrait avoir été allumé avec du papier ou d'autres produits, aucune trace d'essence n'ayant été trouvée. Les représentants diplomatiques de l'Union européenne auprès de l'Autorité palestinienne ont condamné dans un communiqué un «acte de vandalisme provocateur», appelant «toutes les parties impliquées dans le processus de paix à empêcher de pareils actes criminels». Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, s'est déclaré pour sa part «profondément préoccupé» par le rapport du service des pompiers. Il a rappelé qu'il y avait eu une «série d'attaques contre des mosquées ces derniers mois ainsi que des actes de violence visant des Palestiniens et leurs biens de la part de colons extrémistes». Selon Jamal Daraghma, le maire de la localité d'Al-Loubban al-Charquiya dans le nord de la Cisjordanie, où est située la mosquée, «des colons ont mis le feu» à l'édifice dans la nuit de lundi à mardi. Des responsables locaux palestiniens avaient indiqué que les autorités israéliennes les avaient avertis lundi de la possibilité d'une attaque de colons en représailles à la démolition par l'armée de six constructions illégales dans la colonie de Shavei Shomron, près de Naplouse. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait rejeté la responsabilité de l'incendie sur le gouvernement israélien dans la mesure où, indique-t-il «l'armée protège les colons», estimant que «cette attaque criminelle menace les efforts pour relancer le processus de paix». Le 14 avril, des colons avaient vandalisé une mosquée dans la localité d'Houwara, près de Naplouse. Ils avaient écrit le nom en hébreu du prophète Mohamed (Qlsssl) assorti de l'étoile de David, symbole du judaïsme, sur l'un des murs du lieu de culte. Des colons extrémistes pratiquent depuis des mois une politique de représailles systématiques -dite du «prix à payer» - qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu'ils considèrent comme allant à l'encontre de la colonisation.