a commémoration du trentième anniversaire du Printemps berbère a été l'occasion pour un groupe d'hommes de culture de la région de Kabylie de proposer de marquer une halte et de faire de la décennie prochaine une période dédiée pour la promotion de la langue amazighe. L'initiative est louable quand on sait aujourd'hui qu'en dépit de la reconnaissance de tamzight comme langue nationale, cette langue maternelle de millions d'Algériens continue de faire l'objet de convoitises partisanes et d'être instrumentalisée à des fins personnelles et mercantilistes par des personnages sans scrupules. D'aucuns ont contstaté que le fleuve du combat identitaire amazigh a été détourné. C'est pourquoi l'urgence est de focaliser les efforts sur la production dans tous les domaines et tenter de capitaliser l'acquis constitutionnel qu'est tamazight langue nationale. A cet effet, ce groupe d'hommes de culture suggère de mettre un terme à l'attentisme et au flou dans la conduite de la lutte pour tamazight, de sortir de la logique de la réaction et anticiper sur les enjeux, de mettre un terme à toutes les instrumentalisations actuelles et parer aux futures qui peuvent attenter à l'avenir de tamazight et à l'intégrité de ses locuteurs et enfin réaliser les conditions objectives permettant à tamazight d'accéder au statut de langue officielle. Ce groupe de réflexion propose l'établissement d'un bilan de l'enseignement de cette langue dans le système éducatif algérien, sur le processus de reconnaissance institutionnelle et constitutionnelle, l'enseignement supérieur, l'édition de livres, l'amazighisation de l'environnement tels le cinéma et le théâtre. «La situation des langues en Algérie, nécessite une attention, particulière. Il s'agit, aujourd'hui, de penser sérieusement à l'organisation d'une conférence nationale des langues capable de dégager une politique linguistique cohérente et claire», indiquent les initiateurs parmi lesquels figurent des écrivains et des universitaires.