Un groupe de six personnes armées et en tenues civiles avait délesté, hier matin à Boghni, les passants de leurs biens avant de s'évaporer dans la nature. Hier matin vers 5h, les citoyens qui se rendaient vers la ville de Tizi Ouzou ont été rackettés par des individus armés au lieudit Le Pont, non loin de la ville de Boghni. Un groupe composé de six personnes armées et portant des tenues civiles avait dressé un faux barrage et ont délesté les passants de leur argent, portables et autres objets de valeur. Leur forfait accompli, ils délesteront un autre citoyen de son véhicule 4X4 avant de s'évaporer dans la nature. Cet acte intervient au lendemain de celui qui a eu lieu dans la commune de Iflissen située sur le littoral de la wilaya. Un membre du groupe d'autodéfense de la région et son fils ont péri, avant-hier vers 18h, dans un guet-apens tendu par un groupe terroriste au lieudit Takourabt situé aux frontières entre Azeffoun et Iflissen. Un GLD âgé d'une trentaine d'années ainsi que son enfant tomberont sous leurs balles assassines. Une autre personne a été signalée comme disparue à l'issue du même accrochage mais qui réussira à reprendre contact avec les forces de sécurité quelques heures après l'opération. Ainsi, en l'espace de quelques heures, deux régions situées aux deux extrémités de la wilaya renoueront avec l'activité terroriste après une brève accalmie toute relative. Bien que les actions spectaculaires n'ont pas été perpétrées depuis l'été dernier, il est évident que l'insécurité a toujours hanté les villages. Mercredi dernier, une femme a été grièvement blessée par l'explosion d'une bombe artisanale dans la région de Yakouren. Quelques jours plus tôt, c'était la ville de Draa El Mizan qui a connu un accrochage en plein centre-ville entre un groupe terroriste et les éléments des services de sécurité. Trois terroristes ont été abattus. Toujours dans le registre des actes terroristes, un militaire a été blessé la semaine passée, dans l'explosion d'une bombe artisanale à Azeffoun. Les derniers mois de l'année 2009 n'ont pas été aussi calmes. Au mois d'octobre, sept gardes communaux sont tombés dans un guet-apens. Un membre a péri alors que les autres s'en sortiront avec des blessures. La ville de Tademaït a vécu un été des plus agités. Une femme, la cinquantaine, a été tuée dans l'explosion d'une bombe qui a visé les locaux de la garde communale. Parallèlement à ces actes qui visent différents corps de sécurité, les populations étaient prises dans l'étau d'un banditisme d'une rare agressivité. Des citoyens ont été victimes de kidnappings dans plusieurs localités de la wilaya, à Ouacifs, à Iflissen puis à Boghni et enfin à Béni Douala. Cette activité a connu une nette recrudescence ces derniers mois. Un état de fait qui pousse les villageois, dans un sentiment d'abandon, à se prendre en charge par leurs propres moyens. Des comités de villages se sont solidarisés pour défendre les citoyens enlevés avec comme seul leitmotiv: la détermination à refuser de payer les rançons. Enfin, il est à noter que les populations de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas connu de répit depuis près d'une décennie. Les actions terroristes alternent avec les frappes d'un banditisme des plus barbares. Cette situation a eu un effet désastreux sur l'activité économique et par conséquent sur le développement local.