Le directeur des moyens généraux auprès de l'activité Aval refuse de parapher la moindre facture d'approvisionnement en vivres. Les employés et cadres de l'administration Aval (Sonatrach) ne déjeunent plus à midi dans le réfectoire de leur établissement. Le restaurant vient d'être fermé. Sa réouverture ne devrait intervenir qu'après le Ramadhan. La raison? Une intoxication qui a failli coûter la vie à plusieurs dizaines d'employés, il y a une quinzaine de jours. «Une cinquantaine d'employés ont été intoxiqués après qu'ils eurent consommé des repas contenus dans des barquettes», apprend-on. Plusieurs d'entre eux ont été évacués en urgence vers des centres spécialisés. La désolation est totale à la Sonatrach d'Oran. «C'est de l'ironie. Une intoxication qui sévit sévèrement en plein milieu d'un site censé être le mieux sécurisé», déplore-t-on. Plusieurs mesures ont été décidées à la suite de cet «empoisonnement» dont l'origine serait déterminée. Selon certaines informations, les responsables des moyens généraux de l'activité Aval ont sur-le-champ résilié le contrat liant l'activité Aval au traiteur établi dans le Camp 5, dans la commune de Aïn El Biya, près d'Arzew. En outre, d'éventuelles poursuites judiciaires ne sont pas à écarter si les conclusions des prélèvements opérés sur plusieurs plats et barquettes se révélaient positives. L'affaire a pris des proportions alarmantes du fait que l'intoxication a touché des hauts cadres de la plus grande entreprise algérienne et africaine. «C'est inadmissible, on ne peut pas taire ni étouffer cette affaire qu'il faut mettre à nu, quitte à la rendre publique», indiquent certaines sources. Sur un autre registre, les activités d'Aval avancent au ralenti. En effet, les absences répétées et inexpliquées de plusieurs cadres et le gel de certains engagements ne sont pas passés inaperçus. Plusieurs cadres, notamment ceux occupant des postes sensibles, sont devenus réticents. S'enfermant dans leurs bureaux, ils refuseraient d'engager leurs signatures dans la moindre transaction commerciale, de peur de faire l'objet de poursuites judiciaires. La politique d'austérité est, pour le moment, le modus operandi en attendant les nouvelles dispositions devant être annoncées par la nouvelle direction générale de Sonatrach. Cette dernière, selon les mêmes sources, aurait décidé de geler la majorité des contrats en attendant d'étudier le passif de Sonatrach. A ce sujet, on apprend que le directeur des moyens généraux auprès de l'activité Aval, refuse de parapher la moindre facture d'approvisionnement en vivres du siège Aval. Du coup, les employés et cadres de Sonatrach se voient privés de plusieurs avantages et prestations immédiats dont ils bénéficiaient dans un passé récent. Ce n'est pas un fait du hasard si le directeur des moyens généraux a agi de la sorte, compte tenu de la vaste enquête qui continue à secouer l'entreprise pétrolière algérienne. «Tout document paraphé peut se retourner contre son signataire en faisant l'objet d'une enquête», apprend-on. Les mêmes sources ajoutent qu'une autre enquête relative aux coûts engagés lors de la 16e conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL16) serait déclenchée. Selon des informations difficiles à vérifier, les factures du GNL seraient décortiquées. Cette enquête concernerait aussi bien les préparatifs du GNL16 que l'embellissement de la ville d'Oran qui ont coûté un budget colossal dépassant les 500 millions d'euros.