«Tout le monde sera sanctionné, y compris moi-même», avait promis en février 2009 le ministre de la Santé, à propos de l'hygiène hospitalière. «Il est inadmissible que les Algériens continuent à se soigner dans des conditions difficiles», a affirmé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui s'exprimait dans le cadre d'une visite de travail et d'inspection effectuée à l'établissement hospitalier spécialisé en appareils locomoteurs (Ehsal) de Ben Aknoun. Le ministre de la Santé a précisé que l'enveloppe allouée à chaque structure hospitalière se fera sur la base d'un certain nombre de paramètres, outre la prise en charge de données et de caractéristiques propres à chaque structure, sans pour autant rendre publics ces paramètres. Tiens, tiens, Saïd Barkat menace de sévir!...Bistouri en main, le ministre veut faire de l'esthétique. Pour ce faire, il n'a rien trouvé de mieux que d'annoncer qu'une enveloppe financière de 160 milliards de dinars sera consacrée à la rénovation de 320 hôpitaux répartis à travers le pays. Ainsi, et alors que la polémique autour de la pénurie de réactifs dans les hôpitaux enfle, Saïd Barkat allonge le chèque au lieu de faire commande de réactifs, de matériels et de médicaments. C'est plus facile. C'est même devenu courant. Pourtant, en février 2009, Saïd Barkat en visite d'inspection à l'hôpital de Ben Aknoun justement, avait regretté qu'«à partir de 16h00 nos hôpitaux ressemblent à des cimetières, tout comme il est anormal qu'au moment où des malades sont présents, les cadres des hôpitaux sont absents» pour dénoncer la carence dans la prise en charge des patients. Ce jour-là, Saïd Barkat avait, alors, ajouté, à propos de l'hygiène hospitalière: «Tout le monde sera sanctionné, y compris moi-même.» Plus d'une année plus tard, qu'en est-il? Le ministre est toujours en poste. Il réitère les mêmes menaces. Sa déclaration d'hier sonne comme un aveu d'échec. Quoique, Saïd Barkat n'est pas à sa première promesse manquée. On se souvient que la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 avait fait choux blanc. Pourtant, en dépit de ces menaces, le ministre a exhorté le personnel de l'Ehsal de Ben Aknoun à redoubler d'efforts pour aller toujours de l'avant, notant que cette structure hospitalière est considérée, désormais, comme référence en matière de rééducation fonctionnelle et de traumatologie. Et le même ministre d'estimer qu'il était indispensable que d'autres spécialités, à l'image de la neurochirurgie et de la chirurgie vasculaire, viennent s'ajouter aux spécialités actuellement prises en charge par le staff médical de cet établissement. Exprimant son mécontentement quant à la qualité du matériel en place qui date, selon certains, de plusieurs décennies, le ministre a révélé qu'il sera procédé, également, à l'acquisition d'un nouveau matériel dans le cadre du plan d'action de l'année en cours. Une autre fausse promesse non tenue puisque en février 2009, le ministre avait souligné que «nos malades méritent d'être traités avec un équipement plus performant et mieux adapté». Ce à quoi, le directeur de l'établissement a répliqué: «Compte tenu du fait que nous soyons submergés par les malades, particulièrement au niveau du service des urgences, nous comptons, dans un proche avenir, ouvrir d'autres salles pour faire en sorte que le malade soit pris en charge dans les plus brefs délais». Quant à l 'acquisition d'un matériel orthopédique plus performant pour remplacer rapidement le matériel existant qui «n'est plus adapté» aux besoins du service, c'est une autre paire de manches.