Le président russe Dmitri Medvedev a estimé hier que situation au Proche-Orient était «très, très mauvaise» et appelé les Etats-Unis à jouer un rôle «plus actif». «Le processus de paix au Proche-Orient s'est détérioré», a déclaré M.Medvedev lors d'une conférence de presse au côté de son homologue syrien Bachar Al Assad à l'issue d'une visite de deux jours, la première d'un président russe en Syrie. «La situation est très, très mauvaise. Il est temps de faire quelque chose», a-t-il ajouté. «Je suis d'accord avec le président Assad, les Américains devraient jouer un rôle plus actif». «Une situation qui s'enflammerait davantage risque de provoquer une explosion et une catastrophe» dans la région, a-t-il averti. La Russie fait partie, avec l'Union européenne, les Nations unies et les Etats-Unis du Quartette international pour la paix au Proche-Orient qui travaille à la recherche d'une solution au conflit régional. «Il n'y a pas suffisamment de volonté» de toutes parts de trouver une solution, a estimé M.Medvedev. «Cette volonté doit être stimulée», a-t-il poursuivi ajoutant que c'est un rôle que la Russie pouvait assumer. S'exprimant au côté de M.Assad, le président russe a ajouté que la paix au Proche-Orient exigeait le retrait israélien des territoires arabes occupés et la création d'un Etat palestinien indépendant qui pourrait coexister pacifiquement avec Israël. Le président Assad a accusé pour sa part Israël de «saper le processus de paix» en «expulsant les Palestiniens hors de Jérusalem, en imposant un embargo sur Ghaza et en attaquant les lieux Saints» de l'islam. «Nous attendons toujours que le parrain américain avance d'une manière sérieuse et active vers le processus de paix», a-t-il affirmé. M.Assad a toutefois estimé que la Russie «l'un des principaux parrains de la paix», devrait user de son statut «pour jouer un rôle dans le processus de paix». En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, «la Russie devrait s'atteler à faire appliquer les résolutions de l'Onu (sur le conflit israélo-arabe) sur lesquelles le processus de paix est basé», a affirmé le président Assad. La Russie pourrait «convaincre Israël de l'importance de la paix» et «dialoguer également avec le parrain américain pour l'encourager à avancer rapidement en faveur de la paix», a-t-il estimé. Mais «les compromis sur les droits n'existent pas. Les compromis pourront porter sur les relations ou sur les arrangements de sécurité» avec Israël, a indiqué M.Assad en réponse à une question. «Toute la terre (occupée par Israël) devrait retourner» à ses propriétaires, a-t-il lancé. En mai 2008, la Syrie et Israël avaient engagé des négociations de paix indirectes par le biais de la Turquie, portant sur le plateau syrien du Golan occupé en 1967 et annexé en 1981 et sur un accord de paix.