Cette visite «démontre la détermination de la Russie à jouer le rôle d'une superpuissance active dans la politique internationale», a commenté al-Watan, proche du gouvernement syrien. Premier président russe à se rendre en Syrie, Dmitri Medvedev arrivait hier à Damas pour resserrer les liens avec l'ancien allié de l'époque soviétique. La visite de M.Medvedev «est d'une importance exceptionnelle. Elle exprime l'estime de la Russie envers le rôle joué par la Syrie pour préserver la stabilité dans la région, et son soutien à la politique de la Syrie et à son droit à récupérer le Golan» occupé par Israël, a écrit le quotidien gouvernemental Techrine. Le journal s'est félicité du rôle grandissant de la Russie face aux Etats-Unis qui «ont échoué à préserver la sécurité et la paix mondiales en raison de leur partialité flagrante et ouverte à Israël», a-t-il ajouté. Cette visite «démontre la détermination de la Russie à jouer le rôle d'une superpuissance active dans la politique internationale», a commenté de son côté le quotidien al-Watan, proche du gouvernement. Le président russe, cité par al-Watan, a pour sa part qualifié Damas comme «l'un des plus importants centres politiques du Moyen-Orient» et appelé au développement des relations économiques. M.Medvedev sera accompagné, lors de sa visite, d'une importante délégation d'hommes d'affaires et du ministre de l'Energie Sergei Shmatko, a indiqué un porte-parole de l'ambassade russe à Damas sous couvert d'anonymat. «Nous cherchons à regagner le terrain perdu avec nos anciens amis», a-t-il dit. Le déplacement de M.Medvedev à Damas survient au lendemain d'une visite de M.Assad en Turquie où il a discuté avec son homologue turc Abdullah Gül des dossiers iraniens et d'Israël. Après sa visite de deux jours à Damas, M.Medvedev se rendra lui aussi en Turquie pour des entretiens avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avec en toile de fond les ambitions de la Russie de jouer le rôle d'un acteur clé au Proche-Orient. La Syrie, l'un des rares pays à avoir soutenu la Russie dans sa guerre contre la Géorgie en 2008, était le principal allié de l'ex-Union soviétique et continue d'acheter l'essentiel de ses armements à la Russie. Durant la guerre froide, la Russie avait une base navale dans le port syrien de Tartous sur la Méditerranée, mais à l'instar de beaucoup d'autres anciens alliés, les liens s'étaient distendus après la désintégration de l'Union soviétique en 1991. Medvedev et Assad s'étaient rencontrés pour la première fois en août 2008 à Sotchi, dans le sud de la Russie, où le président syrien avait été invité par son homologue russe. La Russie fait partie, avec l'Union européenne, les Nations unies et les Etats-Unis du Quartette international pour la paix au Proche-Orient qui travaille à la recherche d'une solution au conflit dans la région. La visite de M.Medvedev intervient quelques jours après le renouvellement des sanctions économiques contre la Syrie par Washington qui accuse Damas et Téhéran de soutenir des groupes «terroristes». Selon nombre d'analystes, l'influence de Moscou au Proche-Orient dépendra de ses liens avec la Syrie. Ce pays devient un acteur régional important en raison des liens étroits qu'il a tissés avec l'Iran et les mouvements chiite libanais Hezbollah et islamiste palestinien Hamas, basé à Damas. Les sanctions occidentales contre l'Iran et son programme nucléaire controversé et les pressions américaines exercées sur la Syrie, seront le principal sujet des discussions entre MM.Medvedev et Assad, selon les analystes. «La Russie cherchera à réduire la pression sur la Syrie», a estimé Alexander Shumilin, directeur du centre d'analyses des conflits au Moyen-Orient à l'Institut des Etats-Unis et Canada en Russie.