A 27 ans, cette belle femme a produit trois albums et donné plus de 500 concerts dans le monde. Elle est chanteuse, danseuse et percussionniste ivoirienne. Dimanche soir, c'est sous les couleurs de la France qu'elle s'est produite à la salle Ibn Zeydoun, dans le cadre du Mois culturel européen. Dobet Gnahoré interprète des compositions variées et colorées en langues africaines, reprenant ainsi la tradition panafricaine du groupe Ki Yi Mbock dont elle est issue. Elle est ici accompagnée d'un Togolais à la percussion, un Mauricien à la basse et un Français à la guitare. Dobet, sensuelle, au corps sculptural, interprète en walof un morceau donnant rendez-vous à toutes les femmes. Puis c'est un autre morceau engagé contre la dévastation de la nature dans le monde et en Afrique. La musique calme prend du rythme à chaque fois, progressivement. Dobet dédie par la suite une de ses chansons à sa mère et à toutes les mères sur la terre et ce, en malinké. A 27 ans, cette belle femme possède trois albums et compte plus de 500 concerts dans le monde. Dans son deuxième opus on y trouve une chanson en langue arabe. Dobet rend aussi hommage, à travers un titre, aux enfants de Namibie. Dobet laisse tomber ce micro au long fil qui la dérangera tout au long de la soirée, le dépose à côté pour danser enfin et s'en donner à coeur joie. Sur Iyobé elle fait participer le public qui reprendra en choeur le refrain. La belle enlève ses chaussures pour esquisser des pas de danse sauvages, sortis tout droit de l'Afrique profonde. L'âme africaine se déchaîne sous l'oeil attentif et conquis du public. Retour au calme. Dobet joue au balafon tout en produisant une voix presque animalière, du souffle qu'elle étale de toute sa voix, sa force belle et ensoleillée. Un son guttural qui invoque les esprits ancestraux. Toujours pieds nus, la chanteuse ivoirienne interprète La Maison du bonheur puis Kakou avant d'entonner gracieusement Semahani qui veut dire pardon en swahili. Elle joue cette fois du kalimba. Parmi le public tout sage, exception faite de ce jeune homme qui s'est déchaîné sur le tempo musical de Dobet Gnahoré, une petite fille n'a cessé de gesticuler et de danser en s'éclatant innocemment. Pour sa patrie, son pays, Dobet interprète une chanson bien entraînante. Puis elle enchaîne avec un morceau amorcé sur un air reggae. L'artiste est bissée à la fin du concert, preuve s'il en est que le public a adoré. Après les solos de rigueur de chacun des musiciens, Dobet repend Boléa, chanson d'amour ayant glané cette année un Gramy Award. Je t'aime, I love you dira-t-elle en s'adressant au public...Reprenant les préceptes panafricains, Dobet décline souvent des chansons en plusieurs langues, notamment en bété, fon, baoulé, mais aussi mina et bombara, wolof et malinké. Elle nous entraîne véritablement dans un véritable voyage aux mélodies qui tirent leur essence du quotidien de l'homme africain.