Invitée par le Centre culturel français d'Alger pour la 11ème édition du Festival culturel européen d'Alger, l'artiste ivoirienne multidisciplinaire Dobet Gnahoré a mis le feu à la scène d'Ibn Zeïdoun dimanche dernier lors de son concert inédit. Son énergie est incroyable et sa voix est saisissante. Sur scène, son énergie débordante a su gagner l'admiration de son public qui la découvre pour la première fois. C'est face à une salle archicomble, comme à l'accoutumée, que Dobet fait son entrée sous un faible éclairage. Drapée dans un tissu aux motifs africains, Dobet arrive sur scène avec un tambour. Sa voix suave transporte la foule dans un monde de sonorités africaines. Elle est accompagnée de trois musiciens, d'un batteur, d'un basiste et d'un guitariste. L'artiste entame son introduction qui charme très vite le public. Ses musiciens soutiennent le rythme qui crée une ambiance festive. La chanteuse fait suivre sa voix par les mouvements du corps. Elle se déchaîne. D'un pas endiablé, elle exécute des danses traditionnelles africaines qui ne laissent personne indifférent. Elle occupe tout l'espace et fait vivre chaque note. Très à l'aise sur scène et dans son corps, Dobet donne l'impression d'être dans son élément, la danse. S'exprimant dans ses textes en dialecte ivoirien, elle touche à travers ses chansons à des thèmes sociaux, et même à l'environnement qu'elle défend à travers une chanson dénonçant la déforestation qui livre le continent africain au désert. A la fin de chaque morceau, elle prend la parole pour le dédier à ses proches et à son pays. Le public est conquis même s'il ne comprend pas un traître mot de ses chansons. Mais Dobet prend la peine d'expliquer à son public ses textes et les thèmes qu'elle chante. Elle parle des orphelins, de sa maman, de l'Afrique et de son pays qu'elle porte dans son cœur, avant de repartir dans une nouvelle danse. C'est à un véritable exercice d'endurance que cette danseuse increvable soumet sans répit ses musiciens. Dobet profite de la scène jusqu'à la fin en donnant le meilleur d'elle-même. Sa danse est d'une telle beauté que les plus téméraires des spectateurs n'osent pas s'aventurer sur la piste de danse. Chanteuse, danseuse et percussionniste, Dobet a hérité de la force des traditions bété de son père Boni Gnahoré, maître percussionniste de la Compagnie Ki Yi Mbock d'Abidjan. Très attirée par les arts, elle est la digne fille de son père et ne tarde pas à devenir une icône de la culture ivoirienne dont elle est une véritable ambassadrice, accréditée par le public algérois. W. S.