Inter écrit une nouvelle page de son histoire en remportant son 5e titre consécutif. On ne change pas une équipe qui gagne, sauf quand on s'appelle José Mourinho. Car pour celui-là, gagner ne suffit pas. Après une première année à l'Inter couronnée de succès, le technicien portugais a pris des risques l'été dernier en renouvelant considérablement son effectif. Exit les Ibrahimovic et Adriano mais aussi les vétérans Cordoba et Materazzi, relégués sur le banc. Place aux Eto'o, Milito, Lucio et autres Sneijder ou Pandev. Bien qu'il ait survolé le précédent Championnat, Mourinho s'est lancé un nouveau défi: continuer de gagner mais surtout convaincre dans le jeu. Une mission qu'il a globalement remplie au regard des statistiques, puisque l'Inter termine à la fois avec la meilleure défense (34) et la meilleure attaque (75) de Serie A. Pour autant, tout n'a pas été parfait. En témoigne cet incroyable suspense qui a duré jusque dans les ultimes minutes du dernier match. Pratiquement leader depuis le début de saison, les Nerazzurri ont bien failli perdre leur titre aux dépens la Roma, revenue comme un boulet de canon. Mais grâce à ses recrues, Milito (22 buts) et Sneijder (6 passes) en tête, et à un sans-faute dans le sprint final (5 victoires), l'Internazionale a pu soulever son 18e Scudetto, soit désormais un de mieux que son rival historique, l'AC Milan (ndlr, la Juventus Turin est toujours l'équipe la plus récompensée avec 27 titres). Sacré pour la cinquième fois d'affilée, le club de Massimo Moratti égale le record de la grande Juve des années 30. Incorrigible, insupportable voire incontrôlable, José Mourinho est vraiment un incroyable personnage. Détesté par certains, adulé par d'autres, il a cette saison encore monopolisé toute l'attention en Italie. Ciblé comme l'ennemi public numéro un par les journalistes italiens, il a très longtemps refusé de leur parler, suite à un accrochage avec l'un d'entre eux. Car parfois même, il en est venu aux mains. Suspendu à plusieurs reprises, le Portugais s'est toutefois aussi illustré à son avantage. Son coaching en Ligue des champions, contre Chelsea puis face à Barça, a été salué par tous. Son talent n'est plus à démontrer. Pour preuve, «The Special One» est annoncé au Real pour la saison prochaine et pourrait se laisser tenter.