«La fragilité de l'Union européenne constitue une aubaine pour l'Algérie afin de renégocier ses intérêts économiques dans le prochain accord d'association avec l'Union», a estimé, hier, l'expert en finances, Tahar Gacem, lors du forum organisé par le journal El Moudjahid, à Alger, sous le thème: «La crise financière internationale et les restructurations bancaires.» Le renouvellement de cet Accord d'association interviendra dans quelques semaines. Cet expert considère que la fragilisation de l'Union européenne suite à la crise financière internationale, représente une opportunité pour l'Algérie afin de renégocier certaines clauses dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne. Dans son exposé, M.Gacem a expliqué que la crise financière internationale a touché de plein fouet l'économie européenne. «L'Union européenne a besoin d'argent et l‘Algérie est considérée comme étant un client privilégié par l'Union européenne», note-t-il. Pour étayer ces propos, M.Gacem a précisé que l'Algérie dispose d'un matelas financier considérable, de ce fait, elle peut faire prévaloir ses intérêts, en misant, notamment dans la politique de la protection de l'économie nationale. Cette annonce coïncide avec la visite prévue aujourd'hui et demain à Alger du commissaire en charge de l'élargissement et de la Politique européenne de voisinage, Stefan Fül. Il sera accompagné d'importantes personnalités européennes. Cette visite, note un communiqué de la délégation européenne, intervient à moins d'un mois du 5e Conseil d'association de l'Accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie. Répondant à une question à propos de l'impact de la crise financière sur le système bancaire algérien, M.Gacem a précisé que «l'Algérie est jeune dans le libre marché, notre système bancaire est en phase d'apprentissage et d'acquisition d'expérience». Dans ce sens, l'expert a indiqué qu'il faudrait miser sur la formation des cadres bancaires afin de moderniser notre système bancaire. A propos des retombées de la crise économique mondiale sur l'Algérie, le conférencier n'a pas dramatisé les choses. Il a affirmé que cette crise n'a pas vraiment touché l'Algérie. «Si la crise économique persiste il y a risque sur l'économie algérienne», a-t-il estimé. M.Gacem a expliqué que durant l'année 2008, l'Algérie a été pénalisée sur deux plans: la baisse des prix du pétrole (148 à 49 dollars) et la hausse du taux de change de l'euro.