Le financement de la mosquée n'est toujours pas bouclé. Un appel aux dons pour parvenir aux 22 millions d'euros, coût estimé de la construction, est lancé. C'est fait. La première pierre de la future Grande Mosquée de Marseille a été posée jeudi. Après la remise symbolique des clés du local aux représentants de l'association de la Grande Mosquée l'an dernier, puis la remise du permis de construire à l'automne, la pose de la première pierre témoigne indubitablement de l'avancée du projet. «Un moment attendu par tous», a affirmé Dalil Boubekeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui a souligné que Marseille, qui compte parmi sa population «plus d'un quart de musulmans», «reste la capitale méditerranéenne de l'accueil et du dialogue des cultures». La pose de la première pierre intervient au lendemain de l'adoption par le gouvernement français d'un projet de loi interdisant le port par les femmes du voile islamique intégral. La pose de cette première pierre ne constitue qu'une nouvelle étape avant le début effectif des travaux en février 2011 pour une livraison du bâtiment prévue en janvier 2012 et l'ouverture au public en octobre 2012, selon Maxime Repaux, l'un des architectes du projet. Ainsi, rien n'est encore bien précis. Et les problèmes ne font que commencer du fait que le financement de ce lieu cultuel et de culture est très loin d'être bouclé. Selon le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, «il reste encore à rassembler des sommes d'argent considérables». Le coût de ce projet est évalué à 22 millions d'euros. Une somme encore loin d'être réunie car la mosquée ne bénéficie d'aucune aide publique. Le financement devra se faire grâce à des dons limités pour éviter l'influence d'un pays sur un autre. En effet, la construction de la Grande Mosquée de Marseille est loin d'être une mince affaire. Le règlement arrêté dans le cadre du financement complique davantage la tâche. Le financement ne doit pas dépasser le seuil des 25% du coût global. Excepté l'Algérie qui avait versé un premier apport financier en 2007, selon M.Missoum Sbih, l'ambassadeur d'Algérie en France, les pays du Golfe ne seraient pas, pour l'heure, emballés d'apporter leur pierre à l'édifice. «La disponibilité de mon pays reste entière pour contribuer au succès de ce projet au plan moral, financier et matériel, mais aussi par la mise à disposition, le moment venu, des ressources humaines adéquates, en particulier des imams formés, maîtrisant aussi bien la langue arabe que la langue française», a souligné le diplomate algérien sans préciser le montant de l'enveloppe que pourrait verser l'Algérie. Jeudi, les consuls généraux du Sénégal, d'Egypte, d'Indonésie, de Tunisie, du Maroc, de la Syrie, du Liban, de la Libye et de la Turquie étaient présents. Une réunion entre eux et les représentants de l'association devait se tenir pour dessiner les contours des engagements des Etats, selon Makhete Cissé, vice-président de l'association. Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, a rappelé que Marseille comptait à l'heure actuelle 62 mosquées et lieux de prière. De l'avis de ses représentants, la 63e est toujours espérée en 2011. «Inch'Allah», a conclu Cheikh...