Ils tiendront un sit-in aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed. C'est dans l'après-midi d'hier que les travailleurs de la Sntf (Société nationale des transports ferroviaires), ont mis fin à leur mouvement de protestation déclenché lundi, par un arrêt de travail général dans la région d'Alger, en guise de solidarité avec un cheminot emprisonné. Les trains ont donc sifflé hier vers 17 heures. «Les travailleurs ont repris timidement le travail ce soir, mais demain (aujourd'hui Ndlr), la reprise sera officielle et totale», a confirmé hier, une source au niveau de la Sntf. Belkacem Kamel, un mécanicien travaillant au niveau de la gare de l'Agha d'Alger, a été mis sous mandat de dépôt lundi par le tribunal de Sidi M'hamed, rappelle-t-on, alors qu'il devait être jugé normalement aujourd'hui. Il a été libéré hier, dans l'après-midi. «Nous allons rejoindre nos postes, mais la direction générale de la Sntf, doit aussi fournir des garanties afin de mettre fin à ce genre de décisions arbitraires», a déclaré hier, un membre de la section syndicale des cheminots d'Alger, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Il ajoute: «Nous tiendrons un sit-in aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed, pour dénoncer une décision arbitraire de la justice.» Belkacem Kamel, a percuté un citoyen «malade mental», selon les dires de certains cheminots, sur la voie ferrée d'Hussein Dey. Une affaire qui remonte à six mois. Joint par L'Expression, Hamadache Abdehakim, secrétaire général de la section syndicale de la Sntf d'Alger, a rappelé à ce titre la loi 90/35 du 25 décembre 1990 relative à la police, la sûreté, la sécurité, l'usage et la conservation dans l'exploitation ferroviaire. Celle-ci interdit dans son article 32, alinéa 05, à toute personne de pénétrer, circuler ou stationner sans autorisation régulière dans les parties de la voie ferrée où ses dépendances, qui ne sont pas affectées à la circulation publique. «Cette loi est claire, de ce fait notre collègue n'est à aucun moment responsable de cet accident», a-t-il indiqué. Hier matin, tous les trains de la région d'Alger, ont été bloqué, il n'y avait que ceux en provenance des wilayas limitrophes, Béjaïa, et Boumerdès, qui sont arrivés à quai des gares d'Alger, sinon aucun départ n'a été enregistré jusqu'à 16 heures 30 hier. Toutes nos tentatives de joindre les différents responsables de la Fédération nationale des cheminots (FNC), et de la direction générale de la Sntf ont été vaines. A peine sorti d'une grève qui a duré 9 jours pour des revendications salariales, causant un manque à gagner de plus de sept milliard de dinars à la Sntf, un autre conflit surgit, mettant en confrontation les travailleurs avec la justice. Le verdict sera donné aujourd'hui indique-t-on.