L'Etat algérien exercera son droit de préemption à 100% sur les actions de Djezzy. Plus de rigueur dans la gestion des dépenses publiques pour les cinq prochaines années. C'est ce que promet le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui reprend les propos tenus par le président de la République lors du Conseil des ministres tenu lundi dernier. «Fini le gaspillage, fini les réévaluations inutiles des projets qui affaiblissent les caisses de l'Etat», a soutenu le ministre hier, en marge d'une séance plénière au Sénat. Bien évidemment, cet engagement traduit les instructions données par le président de la République au staff du Premier ministre Ahmed Ouyahia. S'adressant au gouvernement, le Président Bouteflika a ordonné que chaque secteur veille à une bonne maturation des projets afin d'écarter leur réévaluation, soulignant que le Trésor public enregistre à travers ce programme, la mobilisation de toutes ses capacités. «Chaque secteur rendra compte annuellement, de l'exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement, à l'appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l'endettement extérieur.» Abdelaziz Bouteflika promet d'accompagner aussi, cette importante dépense publique de développement, avec la rigueur nécessaire, pour bannir tout excès et surtout tout gaspillage dans le fonctionnement de l'Etat et des collectivités locales. «Parallèlement, les mécanismes de contrôle devront jouer pleinement leur rôle comme je l'ai déjà ordonné dans ma récente directive», a souligné le chef de l'Etat, qui faisait allusion à son Instruction sur la lutte contre la corruption. Ce rappel prend l'allure d'un avertissement, d'autant plus que l'actuel gouvernement est éclaboussé par plusieurs scandales. Ce rappel à l'ordre intervient alors que l'Algérie consacre des dépenses exceptionnelles au développement lors des cinq prochaines années, soit près de 300 milliards de dollars. Rappelons que le programme d'investissement public retenu pour la période 2010-2014 concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau, pour un montant de 9700 milliards DA (soit 130 milliards de dollars), et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11 534 milliards DA (soit près de 156 milliards de dollars). M.Djoudi, en détaillant la situation financière de l'Algérie, souligne que «nous avons les moyens de couvrir ces dépenses sans recourir à l'endettement» ajoutant que le plan quinquennal se base sur un prix de référence du baril de 50 dollars. Le ministre des Finances revient sur les objectifs de ce plan et les résume en trois points: la consolidation du processus de modernisation de l'économie algérienne, la mise à niveau des équipements publics de développement et la sécurité sociale, à travers plusieurs projets tels que l'habitat, l'eau, les transport. Et enfin donner la préférence aux entreprises algériennes pour la réalisation de ces projets. Concernant la loi de finances complémentaire 2010, Karim Djoudi déclare qu'elle est en phase de discussion au niveau du gouvernement. Abordant l'affaire de Orascom Télécom Algérie, M.Djoudi soulignera qu' «à ce jour, nous n'avons pas d'informations dans ce sens, il n' y a pas eu de volonté affichée pour la cession de Djezzy à l'Etat algérien» avant de préciser que «l'Etat ne ménagera aucun effort pour récupérer l'entreprise en exerçant son droit de préemption à hauteur de 100%». En termes plus clairs, Djezzy ne peut vendre ses actions à un opérateur étranger.