De hauts responsables militaires américains et chinois ont eu des entretiens hier à Pékin lors de la première rencontre de haut niveau depuis l'affaire de la vente d'armes américaines à Taiwan, intervenant sur fond de tensions dans la péninsule coréenne. Cette rencontre, en marge du Dialogue stratégique et économique bilatéral (DS&E) lundi et hier à Pékin, est la première depuis que Pékin a suspendu tout échange militaire bilatéral pour protester contre une vente d'armes américaines de 6,4 milliards de dollars à Taiwan, île de facto séparée de la Chine depuis l'avènement du pouvoir communiste sur le continent en 1949, que la Chine considère comme une province rebelle. L'amiral américain Robert Willard, chef de la région militaire du Pacifique, a rencontré le général Ma Xiaotian, chef d'état-major général adjoint de l'Armée populaire de Libération, a indiqué un porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis. «L'amiral Willard est à Pékin pour le DS&E, mais la rencontre ne fait pas partie du dialogue», a précisé Susan Stevenson. Mme Stevenson n'a donné aucune précision sur le contenu des entretiens, qui devraient vraisemblablement aborder la montée des tensions dans la péninsule coréenne après qu'une enquête internationale eut accusé la Corée du Nord d'avoir torpillé un navire sud-coréen le 26 mars et tué ainsi 46 marins sud-coréens. Séoul veut «faire payer» à Pyongyang cette tragédie et demander de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais Pyongyang, qui dément toute responsabilité dans le naufrage, accuse Séoul d'avoir «fabriqué» des preuves et a affirmé que les deux pays étaient désormais «proches de la guerre». Dès l'ouverture du dialogue bilatéral lundi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a tenté de rallier la Chine à la position des Etats-Unis, fermement engagés aux côtés de la Corée du Sud, tout en affirmant que Washington faisait son possible pour éviter une «escalade». Mais Pékin, qui est le soutien majeur de la Corée du Nord, son voisin par sa frontière nord-est, et qui craint toute déstabilisation à ses portes, s'est contenté de lancer un appel à la retenue.