La capitale des Hammadites a vécu une fin de semaine riche en couleur avec le vibrant hommage rendu par la wilaya de Béjaïa à deux figures emblématiques de la chanson kabyle. Les deux auteurs, compositeurs et interprètes, respectivement Arezki Bouzid et Kaci Abedjaoui, de Innass Imlaâyoun Taous et Lmahnaw Lmahnaw, ont été à l'honneur, jeudi dernier, à la Maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa. Un hommage leur a été rendu par la wilaya de Béjaïa, à sa tête Ali Bedrici, qui s'attelle depuis son arrivée dans la capitale des Hammadites, à revisiter les artistes disparus et faire parler et sortir de l'anonymat les autres encore en vie. En effet, la capitale des Hammadites a vécu une fin de semaine riche en couleur par le vibrant hommage rendu à deux figures emblématiques de la chanson kabyle, Arezki Bouzid et Kaci Abedjaoui à la Maison de la culture et le spectacle grand'messe donné par l'Orchestre symphonique national au Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. «A coeur vaillant rien d'impossible!» Du haut de ses 75 ans et fort de ses 51 ans de carrière, Arezki Bouzid s'est donné à coeur joie pour présenter à M.Ali Bedrici, wali de Béjaïa, l'exposition retraçant son parcours d'artiste et de militant de la cause nationale. «Je suis très ému et très touché par ce geste de gratitude de la part des autorités de la wilaya à leur tête M.le wali qui a pu revisiter tous les artistes de notre wilaya, notamment depuis son arrivée à la wilaya, c'est tout à son honneur», nous déclara Arezki Bouzid, tout ému et joyeux à souhait. «Je vous assure, sans prétention aucune, que je me vois naître aujourd'hui même, moi qui ai vu défiler autant d'événements aussi émotionnels que commémoratifs», a-t-il affirmé avant de conclure sur la situation de l'artiste aujourd'hui: «Par ailleurs, je déplore la situation misérable qu'affronte l'artiste en Algérie. Désormais, un artiste sans statut c'est sa mise à mort qui est tout simplement programmée. J'espère que les autorités concernées se pencheront sérieusement sur cette question, c'est l'unique et seule manière de lui rendre hommage, en le protégeant, en somme.» Chanteur, auteur, compositeur, interprète, Arezki Bouzid fait partie de cette armada d'artistes de la basse Kabylie, à la fois discrets et réservés. Né le 2 octobre 1936 à El Qalaâ, commune de Fennaïa, daïra d'El Kseur, Arezki Bouzid est une mémoire vivante et son oeuvre Inass imlaâyoun Taous reste son cachet et porte- voix artistique. L'autre hommage a été réservé au petit rossignol de Yemma Gouraya, Kaci Abedjaoui en l'occurrence, qui a marqué les générations de fin des années 1960, des années 1970 et début des années 1980 et reste malgré le développement technologique et l'apparition des nouveaux genres, le chanteur populaire toujours admiré par la reprise de ses chansons dans les qaâdate typiquement béjaouies, Lmandouli, une soirée chaâbi dans le jargon bougiotte. Fort de ses 115 oeuvres musicales enregistrées et rendues publiques, Kaci Abedjaoui, le petit rossignol bédjaoui, petit par respect au grand rossignol de tous les temps, chikh Sadek L'bdjaoui en l'occurrence, qui reste désormais indétrônable par sa voix mélodieuse. Ses oeuvres resteront à jamais vivantes grâce à l'âme que seul Kaci peut restituer. Lmahnaw Lmahnaw, Atedjera Neldjouz Akdim, Thametouth Nbava, Tsrough mighrigh Tavratim, Oufigh takchicht guecherchour, sont désormais des chefs-d'oeuvre du répértoire chaabi kabyle. Malgré l'absence de Kaci Abdjaoui qui se trouve en France, le travail de recherche remarquable que la cellule de communication, d'une part, et la très belle prestation du petit Guerouabi béjaoui, Hsinou Fadeli, en l'occurrence, qui, seul peut interpréter rigoureusement Kaci Abedjaoui, d'autre part, ont pu le rendre présent. En somme, la soirée a été bien meublée par les prestations de Mokhtar Achour jouant Arezki Bouzid, et autres Abdelkader Bouhi, Yacine Zaouaoui.