La wilaya de Béjaïa a rendu hommage, lors d'une soirée à la maison de la culture Taous Amrouche, à deux figures de proue de la chanson Kabyle, Kaci Abdjaoui et Arezki Bouzid. Les parcours de ces deux artistes ont été présentés par une projection de documentaires, réalisés par le service de communication de la wilaya. Ils ont pu aussi écouter et chanter aussi de belles chansons interprétées admirablement par Hamou Abjaoui, Hssinou Fadi et Yacine Zwaoui. Arezki Bouzid, qui était dans la salle, en avait les larmes aux yeux mais aussi le sourire. « Je renais. C'est le plus beau jour de ma vie. Merci à tous », a-t-il déclaré au micro, totalement sous l'emprise de l'émotion, promettant en guise de gratitude, de revenir sur scène avec de nouvelles chansons. A 74 ans, Da Arezki, n'a rien perdu de sa verve ou de sa tonicité. Invité à s'exprimer sur l'hommage qui lui est rendu, après avoir reçu des mains du wali de Béjaïa l'attestation de reconnaissance ainsi que plusieurs cadeaux, il en a profité, pour interpréter admirablement un grand titre de son répertoire Menar adhekler detir (si je pouvais être oiseau). Arezki Bouzid, qui est originaire d'El Qalâa, commune de Fenaïa, a pris le train de la chanson en 1948 par l'animation de soirées, s'inspirant des maîtres pionniers de la chanson kabyle. Il est une référence culturelle et artistique. Da Rezki est aussi un ancien moudjahed de la Fédération de France du FLN et de la Wilaya III de 1955 à 1962. Il fut responsable historique et révolutionnaire sous les ordres du colonel Amirouche et du commandant Mira. Il a composé et chanté prés de 350 chansons, dédié à l'amour, au mal être et à l'exil. Cet hommage a également fait la part belle à Kaci Abdjaoui, absent pour cause de maladie. Très ému par cet hommage, il a participé en direct depuis Paris et s'est adressé au public à travers une liaison téléphonique établie grâce à son fils qui l'a représenté. De son vrai nom, Dehouche Belkacem, cet homme à la voix de rossignol a produit également un bouquet de chansons à succès qui sont toujours sur les lèvres de toutes les générations. Il est auteur-compositeur d'une pléiade de 115 œuvres musicales dont quelques unes, à l'instar de A yellis n tmurth (fille de mon pays), Ufigh taqchicht deg cherchour (la fille de la fontaine), un poème écrit par Muhand u-M'hend, constituent des morceaux d'anthologie qui restent aussi frais à jamais. L'homme s'est également essayé au théâtre.