Un seule bibliothèque pour une grande ville comme Tizi Ouzou est certes insuffisante. Malgré cela, la bibliothèque de la Maison de la culture tente de satisfaire au maximum la demande des ses adhérents. Pour cela, les conditions se sont améliorées ces dernières années. L'atout le plus important de cette bibliothèque est sans doute son budget qui a enregistré une hausse considérable. En 1997, il était à peine de trois millions de centimes. Actuellement, il n'est pas moins de cent millions de centimes. Cette somme permet aux deux bibliothécaires qui gèrent cet établissement d'être à la page et de répondre à la demande sans cesse croissante de ses adhérents. «Nous restons à l'écoute de la demande des lecteurs. Nous établissons au fur et à mesure la liste des livres les plus convoités et nous essayons d'effectuer des achats en fonction de ce que nous permet notre budget», souligne la bibliothécaire. Cette dernière révèle qu'il y a un regain considérable de la lecture ces deux dernières années. C'est du moins ce qu'elle a pu constater. Pour l'instant, la bibliothèque de Tizi Ouzou enregistre un millier d'adhérents permanents. La structure ne peut pas aller au-delà de ce chiffre, compte tenu de ses capacités d'accueil qui restent limitées. D'ailleurs, les lycéens de la ville ne peuvent malheureusement pas y avoir accès, autrement, la bibliothèque serait débordée. Pour le moment, ne peuvent avoir accès à cette bibliothèque et à sa salle de lecture de cent cinquante places que les étudiants, les fonctionnaires et les retraités, sans oublier les sans-emplois. Dans la bibliothèque de Tizi Ouzou, il y a 20.000 livres, toutes spécialités confondues. Les ouvrages les plus demandés sont, bien évidemment, les lectures utiles, celles utilisées dans les études à l'image des livres de médecine et d'économie. La majorité de ces ouvrages sont achetés à l'étranger, particulièrement ceux publiés aux éditions Masson, Estem, Dunod, Flammarion et Nouveaux Horizons. Dans le volet littéraire, la bibliothécaire souligne que la structure tente également, dans la mesure du possible, d'être à la page en achetant régulièrement les romans d'auteurs algériens, maghrébins ou autres qui paraissent dans l'année. Ainsi, la bibliothèque propose toutes les nouveautés publiées en Algérie ou en France d'auteurs comme Rachid Boudjedra, Nina Bouraoui, Malika Mokkedem, Assia Djebar, Tahar Ben Jelloun, Yasmina Khadra. L'auteur brésilien Paulo Coelho reste l'écrivain le plus demandé ici, précise notre interlocutrice. Paradoxalement, les romans classiques ne sont pas très lus par les adhérents, selon la même source. Mais des auteurs comme Amin Malouf et Naguib Mahfoud sont très prisés. Au sujet de ce dernier, notre interlocutrice précise que les adhérents lisent ses romans traduits en langue française et non pas les versions originales. Devant la demande accrue, seule l'extension de cette bibliothèque permettra de satisfaire un tant soit peu les sollicitations. De même qu'une augmentation des capacités d'accueil sera une aubaine pour les élèves fréquentant les sept lycées de la ville de Tizi Ouzou afin d'avoir accès à la bibliothèque. Les salles de lecture sont souvent pleines, particulièrement durant les périodes d'examen et la veille du week-end.