Les mesures adoptées par la loi de finances complémentaire de 2009 continuent de susciter des réactions. La politique protectionniste adoptée par l'Algérie et visant à réduire le taux des importations continue de susciter de vives réactions du côté de l'Union européenne. Cette politique a été mise en place dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC 2009). Aussitôt appliquée, plusieurs interrogations et réactions s'en sont suivies. Ce faisant, les partenaires de l'Algérie ont fortement réagi. Ces réactions se sont traduites par des pressions, appelant l'Algérie à lever la barrière imposée sur les importations. Aussi, acculée par les conséquences de la crise économique mondiale qui continue de sévir, l'Union européenne sort de sa réserve et invite explicitement ses partenaires commerciaux à lever les restrictions aux échanges afin de donner une impulsion à la reprise économique. Cette demande intervient alors que la Commission européenne a publié les résultats d'un nouveau rapport qui révèlent que près de 280 mesures visant à restreindre les échanges ont été instituées par les principaux partenaires commerciaux de l'Union européenne durant la crise économique des 18 derniers mois. La Commission européenne, dans son rapport, s'en est prise également à la politique protectionniste adoptée par ses partenaires commerciaux, en la qualifiant de classique. «Les mesures protectionnistes vont des barrières commerciales classiques, telles que les interdictions d'importation ou l'augmentation des droits de douane, aux politiques incitant à acheter les produits nationaux et autres politiques appliquées derrière les frontières», est-il indiqué dans le même rapport, qui précise que nombre de nouveaux obstacles deviennent rapidement des caractéristiques pérennes du système commercial mondial. La Commission rappelle, en outre que lors du sommet de Washington, en novembre 2008, le G20 s'est volontairement engagé à ne pas introduire de nouveaux obstacles aux investissements ou aux échanges de biens et de services, de nouvelles restrictions à l'exportation ou des mesures de stimulation des exportations qui seraient contraires aux règles de l'OMC. Il a réaffirmé cet engagement lors des sommets du G20 de Londres et de Pittsburgh, qui ont eu lieu respectivement en avril et septembre 2009, et a confié à l'OMC le mandat explicite de suivre l'évolution de la situation et d'en faire publiquement un rapport chaque trimestre, a ajouté la même source. L'UE est fermement déterminée à maintenir cet engagement, et son propre un rapport de suivi complète l'exercice de suivi mené par l'OMC, indique-t-elle. Selon les principales conclusions de ce nouveau rapport, malgré un redressement général et progressif de l'économie mondiale, la croissance demeure inégale, et l'écart entre la situation des économies industrialisées et celle des économies émergentes est manifeste. L'augmentation du chômage risque toujours de favoriser une seconde vague de politiques protectionnistes en 2010. Il démontre également, qu'entre novembre 2009 et avril 2010, 73 nouvelles mesures de restriction des échanges ont été instituées, ce qui porte à 278 le nombre total de mesures en vigueur, et que la tendance à l'institution de nouvelles mesures protectionnistes, mise en évidence par les rapports précédents, n'a pas fléchi.