Le nouveau ministre appelé à proposer des solutions concrètes pour les praticiens de la santé. L'échec de Saïd Barkat est consommé. Telle est la première lecture faite par l'Intersyndicale de la santé publique et ce, à propos du remplacement de ce dernier par Djamel Ould Abbès à la tête du secteur. Ce changement, en fait, est intervenu lors du dernier remaniement du gouvernement, effectué par le président de la République. «Ce remplacement intervient au moment où le secteur vit une crise multidimensionnelle», a fait remarquer, hier, le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), lors d'une conférence de presse animée au siège du syndicat à Alger. A cette conférence a assisté le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). «L'ère Barkat a été celle des échecs à plusieurs niveaux», a tranché pour sa part le Dr Merabet. Ce dernier a dressé un réquisitoire sévère de la situation prévalant au sein de la santé publique ces dernières années. L'ère Barkat a pris fin avec son départ. S'ouvre celle de Ould Abbès. «Nous espérons que sa désignation à la tête du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière servira de déclic pour faire sortir le secteur de l'impasse», a insisté le Dr Yousfi. Sur ce plan, les praticiens ont affirmé leur disponibilité à reprendre le dialogue avec le nouveau ministre en charge du secteur de la santé. M.Ould Abbès sera installé, officiellement, aujourd'hui. De ce fait, il est appelé à recevoir les partenaires sociaux dans les prochains jours pour évaluer la situation du secteur. «La balle est dans le camp du ministre», a indiqué le Dr Yousfi. Cette position confirme les résolutions prises par les deux syndicats lors de leurs conseils nationaux respectifs. Le conseil national du Snpsp s'est tenu le 27 mai à Tizi Ouzou. Celui du Snpssp a eu lieu les 27 et 28 du même mois à Alger. Deux jours après, l'Intersyndicale a tenu une réunion au niveau de la capitale. A cette occasion, elle a réitéré «sa disponibilité à un dialogue sérieux et responsable, suite aux récentes déclarations de l'ex-ministre de la Santé par rapport à la révision des statuts particuliers et suite également à l'installation du nouveau ministre», lit-on dans une déclaration remise, hier, à la presse. Dans cette proclamation, les praticiens ont, encore une fois, affirmé leur attachement à leur plate-forme de revendications. Par ailleurs, les deux conseils nationaux de l'Intersyndicale de la santé ont validé les projets de règlement intérieur et de charte de conduite de la Confédération des syndicats algériens, lors de la réunion de la CSA, le 22 mai. L'impératif d'assainir la situation du secteur de la Santé s'impose. En ce sens, le Dr Merabet a mis l'accent sur la nécessité d'avoir une nouvelle approche des relations entre l'administration et le partenaire social. «Certains directeurs centraux procèdent à une identification erronée du partenaire social. Aussi, ils ont de fausse lectures de l'état des lieux du secteur», a expliqué le président du Snpsp. De ces lectures émane une démarche qualifiée d'incohérente par les patriciens. Signe de cette incohérence: certains directeurs de la santé ont étalé les ponctions sur salaires concernant les médecins contestataires sur 30 mois. Pour l'exemple, le Dr Merabet a cité le secteur de la santé de la wilaya de Bouira. Cela dit, les praticiens attendent des propositions concrètes de la part du Dr Ould Abbès. Pour le moment, l'Intersyndicale préfère prendre le temps d'étudier l'évolution de la situation. A la prochaine rentrée sociale, les deux syndicats convoqueront leurs conseils nationaux respectifs pour évaluer l'état des lieux et leurs rapports avec les autorités publiques. C'est au regard de cette évaluation que l'Intersyndicale déterminera sa conduite indique-t-on auprès des deux syndicats de la santé. Cet été sera celui de l'observation pour les praticiens. C'est à M.Ould Abbès d'apporter les solutions aux problèmes qui pénalisent le secteur de la santé.