Avant de se rendre en Chine, M.Ahmadinejad aura, aujourd'hui, des entretiens sur le dossier nucléaire avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en marge de la conférence régionale sur la sécurité en Asie. Le président Mahmoud Ahmadinejad se rend cette semaine en Chine et en Turquie pour défendre le dossier nucléaire iranien, à quelques jours d'un vote du Conseil de sécurité de l'ONU sur un renforcement des sanctions liées au programme iranien d'enrichissement d'uranium. «Le président Ahmadinejad discutera avec les responsables chinois de la question nucléaire iranienne, notamment l'échange de combustible et la résolution» présentée par les Etats-Unis au Conseil de sécurité pour sanctionner l'Iran, selon la télévision d'Etat. Avant de se rendre en Chine, principal allié et partenaire économique de l'Iran, M.Ahmadinejad aura également, aujourd'hui, des entretiens sur le dossier nucléaire avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en marge de la conférence régionale sur la sécurité en Asie (CICA), un forum international pour promouvoir la coopération régionale qui s'est ouvert hier à Istanbul. La visite du président iranien en Chine, l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité disposant d'un droit de veto, intervient avant le vote, vraisemblablement la semaine prochaine, de nouvelles sanctions contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux malgré ses démentis de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Selon Washington, la Chine, jusqu'alors opposée à de nouvelles sanctions, a accepté de voter une résolution proposée par les Etats-Unis et les Européens en réponse à l'accélération par Téhéran de sa politique d'enrichissement d'uranium. Pékin n'a pas démenti cette évolution de sa position, intervenue en dépit d'une proposition faite début mai par l'Iran sous les auspices de deux autres membres du Conseil de sécurité, la Turquie et le Brésil, d'échanger en Turquie son uranium faiblement enrichi contre du combustible hautement enrichi fourni par les Occidentaux pour son réacteur de recherche nucléaire. Cette proposition a été accueillie froidement par les grandes puissances, qui y ont vu une manoeuvre de diversion de Téhéran pour éviter des sanctions, alors même que l'Iran a réaffirmé qu'il ne cesserait pas pour autant de produire lui-même de l'uranium hautement enrichi (à 20%). Lors de son étape turque, M.Ahmadinejad discutera aujourd'hui «de la question de l'échange de combustible» avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, selon la télévision iranienne. M.Erdogan est l'un des cosignataires de la proposition iranienne, à la suite de laquelle la Turquie s'est déclarée opposée à de nouvelles sanctions. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine sera également présent à la Cica, selon le ministère turc des Affaires étrangères. La Russie, dont les relations avec l'Iran se sont fortement dégradées ces derniers mois, a exhorté dimanche Téhéran à cesser de se comporter de façon «irresponsable» et à être «à l'écoute de la communauté internationale». Le vote de la résolution par le Conseil de sécurité pourrait intervenir la semaine prochaine, après une réponse officielle du groupe de Vienne (Etats-Unis, Russie, France et Agence internationale de l'énergie atomique) à la proposition conjointe irano-turco-brésilienne. Le ministère chinois des Affaires étrangères a précisé le 3 juin que «toute action prise par le Conseil de sécurité doit aboutir au règlement du problème nucléaire iranien par le dialogue et la négociation», et qu'une éventuelle résolution «ne devrait pas punir le peuple iranien ni affecter sa vie de tous les jours». M.Ahmadinejad a déclaré pour sa part vendredi que l'Iran continuerait à «défendre ses droits» à développer les technologies nucléaires civiles même s'il est l'objet de nouvelles sanctions.