Avec les difficultés d'accéder au signal de diffusion de la chaîne de télévision terrestre, c'est la communication institutionnelle qui prend un sérieux coup. Le canal de télévision le plus connu par les Algériens est devenu difficilement accessible. Et les conséquences fâcheuses de cette coupure du signal satellitaire porte directement atteinte à la sécurité nationale. Les téléspectateurs n'auront pas le droit de suivre les matchs de l'Equipe nationale au Mondial sur la chaîne terrestre. Mais ils n'auront pas, non plus, droit à d'autres programmes. Imaginons un seul instant qu'une catastrophe naturelle survienne. Et que le président de la République décide d'adresser un message à la nation. Il sera privé de ce canal important. Les enjeux de sécurité sont alors otages de ce manque de voisin stratégique. Pour combler ce déficit de transmission, les téléspectateurs n'ont pas d'autre choix que de recourir à des moyens traditionnels en s'équipant d'une antenne extérieure. Qui n'est plus en vente. Même lorsqu'elle est disponible, le signal a toutes les chances d'être faible, ce qui n'offre aucun confort pour regarder le petit écran. L'Entreprise de télédiffusion n'émet qu'avec un signal hertzien susceptible d'être affaibli par les distances. Il reste encore des possibilité d'accéder à la télé par le biais d'autres satellites, mais les fréquences ne sont pas accessibles aisément. La dépendance de l'Algérie vis-à-vis des moyens technologiques sur lesquels elle n'a aucun pouvoir pose un problème de sécurité et de souveraineté. D'autres nations ont préféré investir dans ce genre d'équipement pour garder intacte leur indépendance. C'est un problème similaire qui se pose pour le système biométrique. L'Algérie décide de disposer de son propre système dans les cinq prochaines années. Pourquoi ne pas emprunter le même chemin dans le domaine des télécommunications vital pour préserver la sécurité nationale. Y a-t-il des solutions de rechange en cas de rupture d'un canal de transmission? Le manque de vision stratégique peut conduire les gens à sortir dans la rue si tous les écrans leur sont fermés pour se retrouver privés du Mondial. Faut-il des émeutes du ballon rond pour qu'enfin le pays se dote d'une stratégie de communication? Pour l'instant, cette dernière est absente. Sinon comment expliquer le fait que l'Algérie soit contrainte de payer des millions de dollars à une société de diffusion avec des résultats nuls? Et sans demander le remboursement des montants engagés? Que stipule les clauses du contrat de 22 millions de dollars pour regarder 22 matchs sur Al Jazeera? Le Trésor public dépense des sommes faramineuses en dehors de tout contrôle. Aucun responsable n'a rendu des comptes de cette gestion qui a tendance à s'ancrer dans les moeurs des gestionnaires, puisque le même scénario a déjà eu lieu lors de la Coupe d'Afrique de football et lors d'autres compétitions continentales.