A voir la rencontre qu'ont livrée l'Uruguay et la France, comptant pour le Groupe A de la Coupe du Monde de la FIFA 2010, les deux entraîneurs peuvent être satisfaits: leurs joueurs ont respecté les consignes défensives à la lettre. Pas de buts, peu d'occasions, et des défenseurs plus inspirés que les attaquants, pour un 0-0 logique. Mais ce qui est à retenir de cette première sortie française, est sans doute, la «méthode» Domenech qui ne fait toujours pas l'unanimité dans le camp français. En effet, le patron des Bleus a, une nouvelle fois, déjoué tous les pronostics en revenant au classique schéma 4-2-3-1 lors du premier match de la France au Mondial. A noter, que depuis le début de leur stage de préparation à Tignes et surtout lors de leurs trois matchs amicaux (contre le Costa Rica, la Tunisie et la Chine), les Tricolores n'avaient testé qu'un seul système, l'audacieux 4-3-3 censé les réconcilier avec le goût de l'offensive après des mois d'inertie. Mais, l'échec de la dernière rencontre contre les modestes Chinois, 84e au classement FIFA, mais vainqueurs 1-0 à La Réunion, le 4 juin, a soudainement poussé Domenech à changer son fusil d'épaule pour revenir à un dispositif qui a, certes, fait les beaux jours de la France au Mondial-2006, mais qui avait surtout montré ses limites depuis l'Euro-2008. Un virage à 360 degrés n'a pas transformé le jeu toujours aussi prévisible et inefficace des Français qui se sont d'ailleurs contentés d'un petit 0 à 0 qui ne réjouit guère le public français. Fidèle à lui-même, Raymond Domenech est depuis longtemps passé maître dans l'art du contre-pied et l'a encore prouvé en tentant un coup des plus osés pour les grands débuts des Tricolores en Coupe du Monde. Malheureusement pour lui, sa nouvelle prouesse a complètement manqué de réalisme et de panache comme le confirme le score final en dépit du manque flagrant d'occasions nettes à scorer. D'ailleurs, il fallait attendre le dernier quart d'heure pour assister au réveil tardif des Bleus juste après l'incorporation du trio Gignac, Henry et Malouda. Des incorporations tardives, selon un avis unanime, ce qui signifie que l'entraîneur des Bleus n'arrive toujours pas à trouver la formule gagnante qui redonnerait couleur et vie à son équipe. Malgré ce piètre 0 à 0 et le rendement très modeste de toute l'équipe, Raymond Domenech s'est dit satisfait du résultat final. «On a tout tenté pour que ça rentre, mais en se disant toujours qu'il ne fallait pas en prendre. Quelque part, c'est loin d'être un mauvais résultat même si la tâche s'annonce des plus difficiles face au Mexique et l'Afrique du Sud», a-t-il indiqué. Un 0 à 0 qui rappelle celui de 2002 entre deux formations qui étaient déjà réputées pur leur solidité défensive, mais qui est aussi le même résultat qu'avaient obtenu les Bleus pour leur entrée en lice lors de la Coupe du Monde de 2006 et lors de l'Euro 2008, avec des fins de tournoi complètement différentes. Tout compte fait, Raymond Domenech se trouve, une nouvelle fois, dans une situation des plus embarrassantes où il est contraint de trouver la solution adéquate pour sortir son équipe de ce tunnel obscur. Rendez-vous donc le 17 juin pour connaître la réaction de Ribéry et compagnie face à la redoutable équipe mexicaine qui ne lâche absolument rien.