L'Ouest algérien va se doter de nouveaux hôtels dont celui construit à Sidi Bel Abbès par la chaîne Hôtels Eden. Son directeur général nous en parle. L'Expression: Comment étaient vos débuts dans le tourisme? Karim Chérif: C'était en 1988, à Aïn El Turc lorsqu'on a construit l'hôtel Chems qui a été ouvert le 1er mai 1990. Ce dernier a bien travaillé en drainant une clientèle très variée, clientèle balnéaire, d'affaires, et une petite clientèle de pèlerinage. La chaîne Hôtels Eden est classée 5 hôtels. Le dernier-né est Eden Airport, inauguré en 2008. Nous avons réalisé des taux de fréquentation et de satisfaction très honorables devant la concurrence des établissements de renommée internationale de Sofitel, Sheraton et Royal. Nous sommes en train de réaliser un sixième établissement 4 étoiles, de 140 chambres, à Sidi Bel Abbès. Les problèmes du financement et du foncier se posent toujours. Au Maroc et en Tunisie, le foncier est cédé à un prix symbolique. Les crédits sont adossés à des taux d'intérêt bonifiés et il y a des aides des pouvoirs publics. L'Algérie a pris conscience de la place du tourisme comme alternative à la dépendance des hydrocarbures. Qu'en est-il des mesures d'accompagnement? Il y a l'Agence nationale du tourisme, la réhabilitation des zones d'expansion touristique, la formation touristique et les salons internationaux. La possibilité est donnée par l'ONT de pouvoir associer certains opérateurs privés à des démarches de marketing et de communication. Je crois qu'il y a une vraie prise en charge du secteur. Effectivement, tout n'est pas parfait, mais je pense que nous avançons dans le bon chemin. Est-ce que la qualité de service est en train de suivre? Le plan qualité instauré ces deux dernières années a changé la perception qu'on avait des établissements touristiques. Il y a une implication des services du ministère du Tourisme. L'exigence de qualité est pour nous une préoccupation permanente. Nous sommes, d'ailleurs, en négociation avec la Chambre de commerce et d'industrie et le lycée Greta de Marseille pour créer une académie de formation qui s'appellera Académie Eden. Les Hôtels Eden emploient plus de 650 employés et plus du double en emplois indirects. A Oran, le client déplore la qualité de service... Je suis tout à fait d'accord. Mais à la seule différence, qu'il soit clair que l'Algérie n'a pas été, à l'instar du Maroc et de la Tunisie, un pays touristique au vrai sens du terme. La qualité de la prestation fait défaut dans nos établissements à cause du manque de formation. Mais aussi à la qualité même du consommateur algérien, qui, quelque part, n'est pas aussi exigeant qu'il devrait l'être. Le tourisme est aussi une culture. Pour arriver à ce stade de développement de l'état d'esprit et des mentalités, il faudrait qu'il y ait des flux touristiques importants dans notre pays. On dit qu'Oran est une ville touristique par excellence, est-ce vrai? Absolument. Oran est une ville touristique car elle recèle des potentialités en termes d'infrastructures touristiques. C'est ce qui fait que le flux touristique peut véritablement s'inscrire dans le développement économique d'un pays. Il faut qu'il y ait d'abord, des infrastructures d'hébergement. La réalisation du Centre des conventions d'Oran est un plus indéniable. Nous avons un équipement qui recevra des conférences, des symposiums, des journées d'études, séminaires et colloques de haut niveau. Cette dynamique draine la clientèle qui fréquente ces infrastructures. Le tourisme c'est aussi les restaurants et les bars. C'est comme ça qu'Oran commence effectivement à devenir cette véritable capitale et pôle de développement économique, culturel et scientifique. Il y a un certain nombre de réalisations qui viendront conforter davantage la prédominance touristique. Peut-on connaître ces projets? Il y a les futurs hôtels Accord et Ibis. Il y a le projet de développement de Madegh tandis que d'autres complexes touristiques sont en réalisation comme celui de Canastel. Plus il y a d'établissements hôteliers, plus le nombre de touristes est important. Que préconisez-vous pour attirer ce touriste hésitant? La Tunisie et le Maroc ont bâti depuis 40 ans leur développement sur le secteur du tourisme. Il est clair que notre retard est important. Toutefois, notre pays a des atouts. La politique de tourisme de masse du Maroc et de la Tunisie est en train d'être revue. On essaie de construire un tourisme plus élitiste et de qualité. Nous avons la chance de voir les erreurs de nos voisins. Donc, il faut en tirer les conséquences pour essayer d'adapter aussi notre tourisme en Algérie. L'authenticité du tourisme algérien est un atout fondamental. Le tourisme climatique et le désert algérien sont des segments à promouvoir.