Les Bougiotes risquent de ne plus trouver de lait en sachet chez les épiciers. Les producteurs de lait de Béjaïa sont mécontents. Depuis avant-hier, ils ont décidé de paralyser leurs unités de production de lait en sachet. Ramdy, la Vallée, El Kseur, pour ne citer que ceux-là se sont entendus pour une action de protestation contre la décision de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) de réduire le quota de lait attribué habituellement aux unités du centre et de l'est. Cette décision, qui porte un coup dur à la filière, selon les producteurs, est à l'origine de ces remous au sein de la filière. Les opérateurs accusent la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) d'être derrière cette décision. A la suite de celle-ci, les producteurs de lait en sachet voient le quota revu à la baisse. Il est présentement porté à 40%. Le pire est à venir, puisqu'il est prévu aussi une nouvelle réduction de 10% dès le mois de septembre, soit après la fin du mois de Ramadhan, ont indiqué, hier, les opérateurs de cette filière qui n'ont pas manqué de faire part de leur inquiétude quant à l'avenir de la filière dans le centre et l'est du pays. Contacté hier, un responsable au niveau d'une laiterie située dans la vallée de la Soummam, nous a confirmé l'arrêt de la production. «Nos machines sont à l'arrêt en raison de la décision en question», nous a-t-il indiqué. «La filière lait continue de subir les contrecoups de la crise mondiale mais aussi de la gestion de quota, dont la nouvelle réduction va provoquer certainement un grand déséquilibre qui ne manquera pas de se traduire par une nouvelle crise aux conséquences fâcheuses pour les consommateurs.» Hier, le lait en sachet était disponible au niveau des revendeurs. L'arrêt de la production ne semble pas influer sur le marché, du moins pour l'instant car si le mouvement de grève qui devait prendre fin aujourd'hui est reconduit, cela se traduira certainement par une pénurie de ce produit de large consommation. Le risque de voir la crise d'il y a deux ans revenir n'est pas à écarter, car les organismes à l'origine de ce mécontentement persistent dans leur mutisme total.