Les intempéries sont un révélateur des malfaçons constatées dans les divers ouvrages de la ville. Le mauvais temps était de retour hier, à Béjaïa, avec ses nombreuses conséquences sur le vécu des habitants. Rupture de réseau Internet, coupures de courant électrique, inondations des axes routiers, autant de problèmes qui refont, comme par enchantement, surface pour empester le quotidien des gens. Qu'ils soient travailleurs ou oisifs, citadins ou ruraux, les Bedjaouis sont touchés, de plein fouet, par les effets d'un bouleversement climatique aussi minime soit-il. Cela dure depuis des années, et aucun indice d'amélioration n'est perceptible, pour l'heure. Le scénario des mauvais jours était prévisible la veille. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville étaient annonciatrices de changement des habitudes. C'est ce qui allait se produire au petit matin. Routes inondées, barbotières d'eau stagnantes partout, la circulation piétonnière et automobile n'était pas facile. Certains quartiers et régions ont été privés de courant électrique. Quant aux internautes, leur journée a été longue. Béjaïa était coupée du monde. Les TIC (les technologies d'information et de communication) n'ont pas résisté aux affres de la pluviométrie. Fort heureusement, les vies humaines n'en dépendaient pas. Autrement, cela aurait induit une hécatombe. A Béjaïa, tout est fragile. Rien n'est sûr de nos jours. «Je me suis présenté ce matin au travail sans pouvoir rien faire», explique Zahir, dont la fonction exige une connexion Internet. «Je suis, de ce fait, en chômage technique et c'est encore la charge de mon travail qui s'accumule», ajoute-t-il, désabusé. Comme lui, ils étaient, hier, fort nombreux à subir les conséquences d'un orage de pluie. Qu'en serait-il si la pluie était plus fréquente? Si un travail assez remarquable a été fait pour éviter les grosses inondations, il reste que les routes de la ville, ainsi que les grands axes routiers représentent un sérieux danger pour les usagers. L'eau, qui stagne en grandes quantités sur les chaussées, est souvent à l'origine des accidents, souvent mortels. Cette fois-ci il n'y en pas eu. Tant mieux, mais le risque est là, comme en témoigne cet automobiliste, rencontré hier sur la Route nationale 09. «J'ai été surpris par une grosse flaque d'eau sur la chaussée et j'ai carrément perdu le contrôle de mon véhicule, bien que je ne roulais pas excessivement.» Notre interlocuteur avait beaucoup de chance, car la circulation n'était pas dense, autrement il aurait été percuté par d'autres usagers. Dans les villes, les flaques d'eau, qui remplissent les nids de poule, sont si présentes qu'il faut, véritablement faire attention pour ne pas être éclaboussé par les voitures. Hier, on a assisté à une dispute. Un piéton a été intentionnellement éclaboussé par un automobiliste. Ce dernier s'est arrêté pour s'excuser d'une faute pour laquelle il n'est, qu'en partie responsable. Pris de colère, le piéton s'est montré agressif. Il aura fallu l'intervention des riverains pour le calmer. A Béjaïa, les travaux battent le plein partout, certes, mais ils sont tellement mal faits que leurs failles apparaissent au moindre changement de temps.