Il est sans doute le poète kabyle qui a le plus évoqué la femme. Quel que soit le thème que Matoub Lounès aborde dans ses différents textes, la femme a toujours sa place. C'est sans doute pour mettre en valeur cette spécificité qu'une recherche est actuellement en cours au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. C'est l'universitaire Saïd Chemakh, titulaire d'un doctorat d'Etat en linguistique berbère soutenu à l'Inalco de Paris, qui dirige cette étude qui permettra de mettre en exergue l'apport de la poésie de Matoub à la dimension féminine. Saïd Chemakh précise que Matoub Lounès a brisé beaucoup de tabous dans ses textes sur la femme. Son texte, intitulé Yehwayam a entièrement révolutionné la poésie kabyle. Aucun poète kabyle n'est allé aussi loin dans la revendication de la liberté de la femme comme l'a fait Matoub, ajoute notre interlocuteur. Ce dernier explique aussi, que dans la poésie de Matoub, la femme est omniprésente. Il s'agit d'un acteur constamment présent aux côtés de l'homme. Qu'il s'agisse de poèmes sur la guerre, sur la vie, sur la souffrance ou autre, la femme est citée par Matoub comme un leitmotiv. Notre interlocuteur ajoute, qu'aucun autre poète n'a autant chanté sur la mère comme Matoub. En effet, elles sont rares les chansons de Matoub Lounès où la mère est absente. Aussi, dans ses chansons d'amour et contrairement à ce qui est généralement observé, Matoub Lounès ne vilipende pas sans cesse la femme. Au contraire, Le poète de Taourirt Moussa donne la parole à cette dernière et la laisse plaider ses droits. Cette étude permettra de développer plus longuement tous ces aspects de la poésie de Matoub Lounès.