La mise en œuvre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), entré en vigueur en 2005, a entraîné « un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures » de l'Algérie, selon une étude présentée hier à Alger et élaborée par le Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A). Les grands axes ont été rendus publics par Aïssa Zelmati, directeur de ce programme. L'étude, réalisée en collaboration avec les institutions concernées – Douanes, Banque d'Algérie et ministère du Commerce –, vise à faire une première évaluation de la mise en œuvre de cet accord. L'un des constats faits est que la part de l'UE dans les importations de l'Algérie « a très légèrement diminuée entre 2002 et 2007 ». Parmi les autres répercussions, figure la diminution des recettes fiscales et douanières de l'Algérie, en raison de l'application du démantèlement tarifaire. Appliqué aux produits importés de l'UE, il n'a engendré « ni détournement ou dérivation du flux des échanges, ni création supplémentaire de commerce ». Il a été relevé également une insuffisante ouverture des entreprises nationales à la concurrence internationale. L'étude a relevé une « forte augmentation » des investissements directs étrangers d'origine européenne, liée principalement aux secteurs des bâtiments et travaux publics et des hydrocarbures. Par ailleurs, l'Algérie compte renégocier avec l'UE certaines dispositions de cet accord lors du prochain conseil d'association prévu en juin prochain, en vertu d'une clause dénommée « clause de rendez-vous ». Les propositions d'amendement relatives à l'aspect commercial de l'accord vont concerner, notamment, les contingents de produits algériens exportés vers l'UE sans droits de douanes, avait déclaré récemment, à l'APS, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce avait affirmé, il y a quelques mois, que l'évaluation préliminaire de la mise en œuvre de l'accord démontre que la balance commerciale hors hydrocarbures reste « très déséquilibrée » en faveur de l'UE et une faiblesse des investissements européens. « Pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie importe pour 20 dollars », a-t-il indiqué, précisant que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE restent « marginales » en s'établissant à 1 milliard de dollars en 2008, contre des importations de 20,8 milliards de dollars auprès de la même région. Depuis 2005, première année de mise en œuvre de l'accord d'association, les importations algériennes auprès de l'UE ont augmenté de près de 80%, passant de 11,2 milliards de dollars à 20,8 milliards de dollars en 2008. En outre, les exportations algériennes vers l'UE sont dominées par les produits miniers bruts et pétrochimiques. La faiblesse des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE est due au fait que les opérateurs algériens sont confrontés à des contraintes liées à des conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen des plus restrictives. M. Zelmati a fait savoir que l'unité de gestion du programme P3A a enregistré trois appels d'offres pour des projets de jumelage institutionnel d'un coût global de près de 3 millions de dollars qui seront financés par l'UE. Il s'agit de jumelages qui vont profiter à la Direction générale des impôts, au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements et à l'entreprise l'Algérienne des eaux.