Passation de marché contraire à la réglementation, facturation de produits fictifs et utilisation des biens de l'Etat à des fins personnelles, sont les griefs retenus contre les mis en cause. Dix-sept personnes sur les 47 convoquées par la justice ont été auditionnées par le magistrat instructeur du tribunal correctionnel de Constantine. Les mis en cause, cadres exerçant au Centre national de formation du personnel pour handicapés, ont été traduits devant la justice pour les chefs d'inculpation de dilapidation de deniers publics, passation de marché contraire à la réglementation, facturation de produits fictifs et utilisation des biens de l'Etat à des fins personnelles. Parmi les accusés figurent le directeur du centre, un sous-directeur de l'administration et des finances, un chef de service des moyens généraux, le responsable de l'économat, des comptables et plusieurs fournisseurs du secteur privé. Le scandale a éclaté suite à une plainte déposée auprès du représentant du ministère public par la section syndicale et à sa tête le responsable, magasinier de son état, en date du 31 décembre 2007. La plainte fait état d'un détournement des deniers publics impliquant plusieurs auteurs. Des investigations ont alors été déclenchées par les éléments de la brigade économique et financière de recherche de la sûreté de wilaya en 2008. L'enquête aboutira à de graves dépassements, confondant en conséquence, plusieurs employés au sein du Cnfph (Centre national de formation professionnel pour handicapés) et à leur tête le directeur du centre. Selon des sources judiciaires, de nouveaux rebondissements ne sont pas à écarter à l'issue de l'instruction du dossier par la justice, surtout, a-t-on appris, que les langues commencent à se délier. Les charges retenues contre les mis en cause sont trop lourdes. La première séance des auditions a débuté à 13 heures mercredi dernier pour se terminer à 3 heures du matin le lendemain. Les auditions reprendront les 6 et 19 juillet en cours. Ces dernières devraient être consacrées, entre autres, à l'audition des enseignants, notamment au sujet de la fuite des sujets et du corrigé-type de l'examen d'accès à la formation. Dans cette affaire, il y a lieu de souligner que le responsable de la section syndicale, à l'origine de l'éclatement de ce scandale, a été relevé de ses fonctions par une décision de l'administration au moment où il dénonçait les pratiques douteuses et illicites des responsables du Cnfph. A ce jour, il n'est toujours pas réintégré dans son poste, ni réhabilité dans ses droits. Sa plainte s'est avérée finalement fondée. Le scandale a fait le tour de Constantine.