Le FFS passe à l'offensive dans la campagne électorale. Il entend réaliser ce qu'il appelle «l'alternative locale». Dans une campagne électorale routinière et qui a démarré très timidement, le meilleur moyen d'accrocher l'électeur c'est de s'approcher de lui et de discuter de ses problèmes et de ses préoccupations quotidiennes. En effet, sur fond de toutes les incertitudes qui pèsent sur ces élections locales du 10 octobre prochain en termes d'adhésion et de participation des citoyens à cette consultation populaire, et pas seulement en Kabylie, et en l'absence d'indices fiables et d'instruments de mesure et/ou d'évaluation des intentions de vote des électeurs (enquête, sondage d'opinion), le FFS a préféré se déployer sur le terrain pour expliquer et faire valoir ses thèmes de campagne et ses thèses électorales. C'est dans ce cadre, que le secrétaire national de cette formation, Ahmed Djeddaï, a fait une tournée dans certains quartiers de la capitale. Entamée au siège du parti à Hydra, la tournée a vu le no 2 du parti d'Aït Ahmed visiter successivement les quartiers Lotissement Michel, Bachedjarah, La Glacière et Diar El Djemâa. Des lieux très populeux, surtout que cette virée a été effectuée à une l'heure de pointe avec les contraintes que l'on sait de la circulation routière en direction ou dans ces quartiers. Aussi, si le cortège des accompagnateurs de M.Djeddaï ne s'est point attardé à Haï El-Badr, en revanche, il a pris tout son temps dans la commune de Bachedjarah où le secrétaire national du FFS a longuement cherché à sonder l'état d'esprit des populations auprès des cadres de la permanence de son parti, en ce début très timide de campagne électorale. D'emblée, la tête de liste du parti dans cette commune tente de rassurer son chef en lui assénant: «D'après les sondages qu'on a faits, nous allons l'emporter». Sans s'étonner de cette boutade, Djeddaï demande «Quel sondage?» Son interlocuteur lui répond: «Celui que nous avons effectué dans le quartier.» Sans s'étaler sur le sujet, qui selon les observateurs et certaines personnes venues écouter les responsables du FFS, la compétition sera rude entre cette formation, le FLN et El-Islah, M.Djeddaï a écouté attentivement les doléances des citoyens présents qui tournent toutes autour du logement, des abus en tout genre et du respect du citoyen quand il veut rencontrer son élu. A la question de Djeddaï de savoir quelles seront les priorités de sa tête de liste si jamais il est élu au lendemain du 10 octobre prochain, celui-ci dira que «les priorités seront fixées en fonction des besoins de la population». Réalité ou simple slogan électoraliste? En tout cas, pour le secrétaire national du FFS, «les citoyens sont en attente d'une alternative locale», insistant au passage, pour que les candidats du parti mettent l'accent sur «la transparence totale dans les affaires locales, le respect et la dignité du citoyen, sa participation dans la conduite et la gestion de sa commune». En somme, et avec le sens de la formule, dont le FFS est spécialiste, il s'agit, selon Djeddaï, «d'instaurer une véritable culture de ‘‘rendre des comptes ''» . Mais à la question d'un militant de savoir pourquoi le FFS s'est présenté à ces locales et a boycotté les dernières législatives où il pouvait avoir l'opportunité de cette tribune pour «taper sur la table» afin de gêner un tant soit peu la politique de l'actuel Exécutif, le responsable du plus vieux parti d'opposition a donné ses explications traditionnelles quant à la situation politique économique et sociale vécue par le pays depuis longtemps. Au quartier La Glacière, et dans la ruelle aussi exiguë que le marché de Bachedjarah traversé auparavant, Ahmed Djeddaï a rappelé à ses militants et aux quelques citoyens qui s'agglutinaient, les mêmes thèmes et les mêmes slogans de sa formation, dans une ambiance bon enfant. Quant aux pronostics de ce parti dans cette consultation électorale, il est évident qu'il faut attendre l'évolution que prendra cette campagne électorale qui n'en est qu'à ses premiers jours, pour pouvoir se prononcer. Surtout, ici, dans ces lieux qui, il n'y a pas si longtemps, étaient qualifiés de fief islamiste.