Crédité avant le scrutin d'un bon résultat, le parti de Nahnah réalise un score insignifiant. Avec 19 communes seulement sur 1541 à gérer et aucune présence dans les APW, le MSP de Mahfoud Nahnah n'a pas réalisé les résultats escomptés par ses partisans. Désormais en sixième position en termes de force politique locale, derrière le FLN, le RND, l'autre mouvement islamiste, El-Islah, le FFS et même le FNA, le Mouvement de la société pour la paix, plus connu chez le commun des Algériens par le sigle Hamas, poursuit son recul amorcé déjà lors des législatives de mai dernier. En attendant de voir se clarifier le sort des 60 communes restantes, dont les bureaux de vote n'ont pu ouvrir pour cause de violence et autres incidents (Kabylie, Khenchela, Laghouat) et par rupture des moyens de communication (Chlef), il est peu probable que la configuration politique issue des scores officiellement annoncés soit sensiblement modifiée et avec elle les résultats du parti islamiste dit modéré. Bref, le MSP est dans une pente dangereuse, pour un parti politique qui, il n'y a pas si longtemps, se présentait comme l'une des forces politiques les plus influentes de la société algérienne et qui prétendait être l'alternative aux gouvernants en place dans le pays. Certes, seulement la moitié des Algériens s'est rendue aux urnes, c'est-à-dire un Algérien sur deux, mais l'érosion du poids de l'influence des islamistes en alpaga dans la société algérienne ne peut, en aucun cas, s'expliquer par le seul fait de la désaffection de l'électorat. Alors où se situent les défaillances du MSP, si défaillances il y a? Avec une campagne électorale qui a souvent laissé à désirer, pour ne dire bâclée, et une présence irrégulière fort remarquée du patron de cette formation politique, Cheikh Mahfoud Nahnah, (dont des rumeurs de maladie ont couru à son sujet en pleine campagne électorale), et le ressentiment observé dans plusieurs APC du pays à propos de la gestion communale de cette formation, le MSP ne pouvait pas faire plus que ce score, face à des concurrents qui ont su exploiter à merveille les faiblesses et le recul de cette formation constatés déjà sur le plan national lors des législatives. En outre, et pour une fois, il semble que les doléances anticipées du parti de Nahnah quant au phénomène de la fraude par lesquelles il a souvent gagné la sympathie, sinon les voix des citoyens et donc des électeurs, n'a pas fonctionné. Le Président de la République coupant court à toute surenchère dans ce domaine, a d'ailleurs mis les points sur les « i» le jour même du scrutin, en estimant que tout parti qui se plaindrait de fraude aux élections locales devra fournir les preuves de ce qu'il avance, soulignant qu'«il ne suffit pas de faire passer des messages au peuple algérien à travers la télévision nationale». Autrement dit, la stratégie électorale et politique du MSP pour la conquête du pouvoir local et national semble avoir vécu, cela d'autant que les citoyens qui se débattent dans d'immenses problèmes socio-économiques, ne semblent plus disposés à se contenter uniquement de slogans creux ou de promesses électoralistes sans lendemain. Ils veulent des solutions concrètes à leur détresse qui ne fait que s'amplifier depuis des années. Et pour l'avoir essayé à l'APN, à l'exécutif et dans les précédentes APC et APW, les citoyens ont tout simplement vu que la solution de leurs problèmes actuels, ne pouvait venir, du moins dans l'immédiat, de ce parti. Résultat: si le MSP se trouve aujourd'hui dans une position des plus inconfortables et des plus anonymes, il ne récolte, en fait, que les fruits de son conformisme face à une situation politique et à une société qui évoluent très vite.