Il devra extirper les racines du terrorisme et juguler la criminalité. La police tient enfin son gendarme! Nouvellement promu général-major, Abdelghani Hamel est, désormais, le Directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn). De l'avis des observateurs les plus avertis, le nouveau Dgsn a deux qualités indéniables: il appartient à un corps d'élite, la Gendarmerie nationale dont il a dirigé la fine fleur, la Garde républicaine. Et il chapeaute une structure-clé: la police. Aussi, il aura à relever deux défis, à savoir extirper les dernières racines du terrorisme et juguler la criminalité, un fléau né de l'après-tragédie nationale. Ce qui fait dire aux mêmes observateurs: un homme, deux qualités et deux missions capitales. Sa nomination couronne un brillant parcours. Il a dirigé depuis 2008 la Garde républicaine. Il sera remplacé à ce poste par le général-major Méliani. De 2005 à 2008, il était à la tête du groupement des gardes-frontières (GGF) au Commandement de la Gendarmerie nationale. Durant l'exercice 2004/2005, il a dirigé d'une main de fer dans un gant de velours le groupement de la Gendarmerie d'Oran. Sa réussite sur ce plan est due à sa compétence et... à sa connaissance de cette région. Le nouveau Dgsn est originaire de l'ouest du pays. L'enfant de Tlemcen est âgé de 52 ans. Son parcours jalonné de succès fait de lui l'un des hommes de confiance du président de la République. Et sa nomination officielle comme Dgsn fait foi. Le général-major Abdelghani Hamel a pris ses fonctions à la tête de la Dgsn depuis hier. Sa nomination a été rendue publique, mercredi dernier, lors d'une cérémonie présidée par Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Laquelle cérémonie s'est déroulée à l'Ecole de police de Châteauneuf à Alger. Son arrivée à la tête de la police intervient dans un contexte particulier. Ces dernières semaines, le pays a connu une recrudescence inquiétante du terrorisme. En 15 jours, l'hydre terroriste a fait 17 morts. Parmi ces victimes figurent pas moins de 14 gendarmes. La veille du 5 Juillet, les terroristes ont tué trois gendarmes dans la wilaya de Jijel. Le compte macabre ne s'arrête, malheureusement, pas à ce niveau. Le 30 juin dernier, Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a assassiné 11 gardes-frontières à Tinzaouatine, au fin-fond du Sud algérien. Les tentacules du mal n'ont pas épargné les civils. Pour preuve, pas moins de 5 personnes ont été tuées par un groupe armé dans la wilaya de Tébessa. Sa rigueur permettra d'asseoir une stabilité durable au sein de la police. Ces derniers temps, le bruit a couru sur un malaise qui rongerait les rangs de la Sûreté nationale. La rumeur évoquait le «délabrement de la situation» au sein du service des renseignements généraux (RG). Cette thèse, Aziz Affani, l'ex-Dgsn par intérim, l'a rejetée en bloc lors d'une visite de travail dans la wilaya de Annaba. La lutte contre la criminalité constitue également l'une des priorités du nouveau Dgsn. Son passage à la tête des GGF lui confère un capital expérience important pour mener à terme cette mission. Son arrivée à la tête de la police annonce une période de vaches maigres pour les trafiquants de tout bord. Ainsi, les réseaux terroristes seront privés de leurs différents soutiens.