La fierté l'emportait sur la tristesse à Montevideo, après la défaite de l'Uruguay en demi-finale du Mondial 2010 contre les Pays-Bas (3-2), les habitants du petit pays sud-américain saluant le parcours inespéré et la ténacité de la Celeste. «C'est une grande émotion d'avoir pu arriver à ce niveau. Il faut vraiment valoriser ce qu'ont réussi à faire ces garçons. C'est une grande fierté d'être parmi les quatre meilleurs du monde» affirme Oscar Romano, sur la Plaza Independencia, envahie de jeunes en ce jour de vacances d'hiver austral. «C'est un mélange de tristesse et de joie, tristesse de ne pas avoir atteint la finale, mais joie parce que nous continuons à être bons au football», estime Julio Leal, devant l'écran géant installé sur cette place au coeur du centre-ville. L'Uruguay, double champion du monde en 1930 et 1950, n'avait plus atteint les demi-finales depuis 1970 et faisait figure d'outsider du dernier carré. «Je ressens de la joie, car nous sommes allés jusqu'où nous pouvions et nous avons tout donné», abonde une adolescente, Valentina. Comme quatre jours plus tôt contre le Ghana en quarts de finale (1-1 a.p., 4-2 aux tirs au but), Montevideo était au point mort durant le match. Les députés avaient une nouvelle fois avancé au matin une session prévue à 16h00 locales, soit une demi-heure après le coup d'envoi de la rencontre en Uruguay. Les mariages prévus ce mardi avaient été décalés en début d'après-midi, pour que futurs époux et officiers d'état civil ne perdent pas une miette du match, tandis que banques publiques et administrations avaient décalé leurs horaires d'ouverture. Dans les magasins, il était impossible de trouver un maillot officiel et même les imitations commençaient à s'épuiser. Plus inattendu, les supporteurs se sont aussi rués sur les pharmacies pour faire le plein de calmants, après le dénouement particulièrement stressant du quart contre le Ghana.