L'équipe actuelle sort des cendres de l'Euro 2004. L'équipe des Pays-Bas, qui dispute demain à Johannesburg face à l'Espagne la finale du Mondial 2010, est le résultat de six années d'un travail initié par Marco Van Basten et poursuivi par son successeur au poste de sélectionneur, Bert van Marwijk. «Nous jouons ensemble depuis six ans, dans le même schéma tactique. L'équipe est aujourd'hui à maturité», résume le capitaine Giovanni Van Bronckhorst. L'équipe actuelle sort des cendres de l'Euro 2004. Demi-finalistes de l'épreuve, les cadres de l'époque, les frères De Boer, Stam, Zenden, Davids et autre Kluivert sont vieillissants et voient poindre une nouvelle génération emmenée par des joueurs formés à l'Ajax Amsterdam comme Sneijder ou Van Der Vaart. Marco Van Basten, qui succède à Dick Advocaat au poste de sélectionneur, joue la carte de la jeunesse en vue du Mondial 2006. 2006-2008, place au spectacle. «San Marco», ancien triple Ballon d'Or, veut offrir du spectacle aux supporters. Il y en aura, mais au détriment du réalisme et des résultats. Au Mondial 2006 en Allemagne, les Pays-Bas s'extirpent du «groupe de la mort» (Argentine, Côte d'Ivoire, Serbie) avant de buter sur le Portugal (1-0) en 8es de finale. «Une équipe est née», tonne Van Basten qui annonce que son travail sera récompensé deux ans plus tard à l'Euro 2008. En Suisse et en Autriche, les Oranje démarrent fort en écrasant la France (4-1) et l'Italie (3-0) au premier tour avant de tomber dans le piège russe en quarts de finale (3-1 a.p.). Robben, Sneijder, Van Der Vaart, Kuyt et Van Persie s'imposent peu à peu. Van Basten, qui s'est engagé à l'Ajax Amsterdam, quitte son poste. Il est remplacé par Bert Van Marwijk. «Van Basten m'a laissé un bel héritage. Cette équipe sait attaquer, je vais maintenant lui apprendre à défendre», plaide le nouveau sélectionneur Bert Van Marwijk, quand il prend ses fonctions en août 2008. Et dès sa première prise de parole dans le vestiaire, il confie «une mission» à ses joueurs: «Devenez champions du monde.» Moins spectaculaire, l'équipe devient plus rigoureuse; elle ne concède que deux buts lors des qualifications du Mondial 2010. Le puzzle est complet. L'effectif est encore jeune, mais arrive à maturité. Sneijder, Van Persie, De Jong, Heitinga, Robben ont 26 ans et sont entourés par quelque trentenaires comme Kuyt, Van Bommel et Van Bronckhorst. Le schéma tactique (4-2-3-1) est assimilé par tous. «Mon équipe possède la stabilité nécessaire pour aller au bout de sa mission», dit Van Marwijk. Le premier stage de préparation au Mondial débute le 11 mai, deux mois avant la finale de Johannesburg. L'équipe est au point techniquement et tactiquement. Van Marwijk s'emploie à resserrer les liens entre les joueurs, craignant les luttes d'ego qui ont souvent pénalisé les Néerlandais par le passé. Les épouses font des visites régulières. Le sélectionneur certes, adepte de la discipline, prône le dialogue. «Ce groupe est solidaire. L'entraîneur nous a appris à accepter les défauts de nos équipiers. L'ambiance est extraordinaire», confie l'attaquant Dirk Kuyt. Les résultats suivent. Les Pays-Bas sont prêts pour ce qu'ils espèrent être une apothéose dimanche.