Plus l'enquête internationale sur les attaques contre Washington et New York avance, plus l'annonce d'une riposte massive et directe se précise. Et sur ce point, c'est l'Afghanistan et le régime des taliban qui sont les premiers visés par la contre-attaque américaine. D'ailleurs, le président George W.Bush, qui est en forte hausse dans les sondages, a bénéficié d'un large soutien des parlementaires, avec notamment, le déblocage de la somme de 40 milliards de dollars pour financer les dégâts occasionnés, aider les familles victimes des attentats, mais aussi organiser une attaque d'envergure internationale. Car, il est bien clair que les Etats-Unis ne comptent pas réagir seuls; ils ont besoin du soutien logistique et technique d'une partie des pays de l'Alliance Atlantique. C'est pourquoi l'OTAN vient de décider de faire jouer le mécanisme de l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord, qui offre le principe d'une assistance mutuelle entre pays membres de l'Alliance en cas d'attaque. C'est la première fois, en 52 ans, que l'OTAN est confrontée à un tel cas de figure, depuis la fin de la guerre froide, et la menace soviétique sur les pays de l'OTAN. Si les Etats-Unis envisagent une assistance militaire supplémentaire, c'est parce qu'une attaque individuelle américaine contre un pays, aux moyens militaires modestes, pourrait être considérée comme une injustice entraînant les critiques des Russes et de certains pays du Moyen-Orient. L'Afghanistan, qui sert de base arrière importante au terrorisme et qui héberge le suspect numéro un Oussama Ben Laden, pourrait, selon les premiers scénarios établis par les observateurs, faire l'objet d'une attaque massive de l'aviation de l'OTAN avec aux premières lignes les F16 et les bombardiers furtif F117 américains, aidés dans leurs attaques de précision par les hélicoptères « Apache » et leurs célèbres canons-mitrailleurs crachant des balles en titane, capables de perforer le blindage des modestes chars T72 afghans. Les Américains seront soutenus sûrement, dans leurs attaques, par les Tornados britanniques à décollage horizontal, qui se sont fortement illustrés, lors de la guerre du Golfe. Pour capturer leur ennemi juré, Oussama Ben Laden, qui réfute toujours les accusations portées contre lui, les Américains devraient rééditer l'attaque qu'ils ont menée au Panama où ils avaient capturé et inculpé Noriega de trafic de drogue. Pour ce faire, les Américains comptent sur l'assistance du Pakistan qui vient d'accepter la proposition des Etats-Unis d'installer sur son sol une force multinationale, fermer sa frontière avec l'Afghanistan et d'ouvrir son espace aérien à l'aviation américaine. Comme ce fut le cas, lors de la guerre du Golfe à Dahran en Arabie Saoudite. En échange, le Pakistan bénéficiera d'une importante aide financière américaine, ainsi que des armements et d'une logistique pour faire face à son ennemi juré, l'Inde. Le Pakistan dispose surtout de services secrets très qualifiés, qui sont très bien informés sur les mouvements de Oussama Ben Laden et de ses hommes. Mais en parallèle, ce pays pourrait faire face à une forte contestation populaire, surtout que la majorité des taliban a étudié à Karashi, la mecque des mederssas coraniques. D'ailleurs, «les docteurs de Dieu» ont menacé de représailles tout pays qui aiderait les Etats-Unis, à monter une attaque contre l'Afghanistan. Néanmoins, les Américains, au cas où l'attaque aérienne ne porterait pas ses fruits, ce qui est fort probable, ont abandonné l'idée d'une attaque au sol, prenant l'exemple de la déroute soviétique, lors de sa guerre contre les Afghans. En définitive, le vote du Congrès autorisant G.W.Bush à recourir à la force et au ravitaillement en carburant des bases américaines d'Aviano en Italie et en Turquie, augure du début d'une nouvelle «Tempête du désert», sous l'égide d'un autre Bush et avec la bénédiction de la communauté internationale.