Alors que les usagers s'attendaient à l'amélioration du service, les secteurs privé et étatique ont fixé les prix à 15 DA. Décidément, rien ne va plus dans le secteur des transports. Les augmentations s'annoncent au bon gré des transporteurs, tandis que les responsables locaux et hiérarchiques restent figés dans leur mutisme. Après avoir attendu le moment propice, les transporteurs privés sont passés à l'action en augmentant, dès hier, de 50% les tarifs de leurs services. Ainsi donc, le ticket qui était de 10 DA, vendredi, est passé à 15 DA samedi, au grand dam des usagers qui s'attendaient beaucoup plus à l'amélioration des prestations d'un secteur privé aux services tant décriés. A quand la prochaine hausse? se demande-t-on. Les raisons qui ont été avancées sont multiples et variées tandis que les usagers n'ont pas dissimulé leur désolation. «Ce n'est que trop», déplore-t-on en accusant les responsables locaux et ceux de la tutelle d'avoir toléré une situation imposée de fait, le diktat des transporteurs privés. Le ministre des Transports, Amar Tou, est également pointé du doigt, puisqu'on lui reproche d'être le premier responsable qui a ouvert le bal de la spéculation en faisant part de la volonté de son département de revoir à la hausse les tarifs des transports. Pour leur part, les transporteurs, mus par le réflexe de Pavlov, attendent la moindre opportunité pour imposer leur loi tout en avançant autant d'arguments. «Si les augmentations doivent être mises en application, celles-ci ne doivent pas concerner un secteur au détriment d'un autre», ripostent-ils. La seule et unique explication qui semble justifier le recours des transporteurs privés à une telle démarche est cette volonté de se considérer au même rang que l'Entreprise publique des transports urbains qui a brisé le tabou en augmentant ses tarifs de 50%, dès le 6 juillet dernier, les prix des transports. «Eux, ont décidé de la hausse des prix et pourquoi pas nous?», ont expliqué plusieurs propriétaires de bus. Mais ce que l'on a délibérément occulté est cette stratégie commerciale et sociale qui sépare les deux secteurs qui se disputent, de manière acharnée et quotidienne, le terrain et ce, depuis l'entrée en fonction, en 2007, de l'Entreprise des transports urbains d'Oran, l'ETO. Le privé est ce secteur connu pour ses mille coups bas faisant fi de toutes les règles du jeu tandis que l'entreprise étatique tente, tant bien que mal, de développer une politique de transport répondant aux exigences citoyennes. Les points de discorde sont d'ordre déontologique. L'Entreprise des transports urbains d'Oran a mis au profit de ses usagers, plusieurs nouveautés comme les cartes d'abonnement et des lignes téléphoniques pour des réclamations tandis que ce qui semble intéresser le plus ces transporteurs privés est la course incessante pour le maximum de dinars sans pour autant se soucier du confort et de la vie des passagers. Incessantes courses, coups de volant, freinages brusques, dépassements dangereux, coups de gueule, rixes et insultes à l'intérieur même des bus constituent le lot auquel ouvrent droit les usagers durant tout le trajet tandis que les bus de l'ETO continuent de rouler au rythme du train-train quotidien.