Les autorités cubaines ont commencé samedi le processus de libération d'un premier groupe de 17 prisonniers politiques devant partir avec leurs familles vers l'Espagne, dans le cadre d'un accord sur la libération graduelle de 52 opposants, ont affirmé des proches des détenus. Des sources proches de ce processus ont affirmé que les premiers prisonniers libérés pourraient partir en début de semaine prochaine en Espagne. Il était impossible d'obtenir une confirmation auprès des autorités cubaines, qui ne communiquent pas avec la presse sur ce dossier. L'Eglise catholique de Cuba, médiatrice de l'affaire, avait annoncé, plus tôt samedi, dans un communiqué que 17 prisonniers politiques incarcérés depuis 2003 devaient être libérés «prochainement» pour voyager en Espagne avec leur famille. Un porte-parole de l'Eglise a précisé qu'il n'était pas du ressort de cette dernière de communiquer quand les prisonniers étaient sortis de prison. Au total, ce sont les 52 opposants restant en prison de la vague de répression de mars 2003 qui doivent être libérés dans un délai maximum de quatre mois. Cette décision du président Raul Castro, prise sous la médiation inédite de l'Eglise et annoncée mercredi pendant une visite du chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, a été saluée par l'Union européenne et les Etats-Unis. M.Moratinos, qui s'était entretenu avec son homologue Hillary Clinton après cette visite, avait souligné que l'Espagne était disposée à accueillir les 52 opposants, «si tel est leur désir» de quitter l'île. Au lendemain de l'annonce de l'Eglise, l'opposant Guillermo Farinas, 48 ans, avait mis un terme à 135 jours de grève de la faim pour obtenir la libération de 26 détenus politiques malades. Il restait samedi hospitalisé dans un état grave à l'hôpital de Santa Clara (centre). A l'issue de ce processus de libérations annoncées, Cuba devrait encore compter une centaine de prisonniers politiques. Il s'agit des libérations les plus massives de prisonniers depuis que Raul Castro a pris la relève de son frère Fidel il y a quatre ans. Ce dernier avait libéré une centaine de détenus politiques peu après la visite historique à Cuba du pape Jean-Paul II en 1998. D'autre part, Hector Palacios, l'un des dissidents les plus connus de Cuba, a estimé que la libération de 52 opposants décidée par La Havane constituait «l'avancée la plus sérieuse de ces 50 dernières années», selon une interview publiée hier par El Pais. «Si le gouvernement commence à bouger, ce sera bon pour tout le monde».