La réglementation pharmaceutique actuelle est obsolète, estiment les partenaires sociaux. Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, veut ouvrir une nouvelle page dans le secteur de l'industrie pharmaceutique. «Il est temps de lancer une véritable politique nationale du médicament», a -t-il déclaré, hier, lors d'une rencontre avec les syndicats et associations activant dans le domaine de la pharmacie. Cette rencontre, la première depuis l'installation de Ould Abbès à la tête du ministère, s'est déroulée au siége de celui-ci, à Alger. «Cette rencontre vise à asseoir une concertation permanente avec les partenaires sociaux en vue de booster la production pharmaceutique nationale», a enchaîné M.Ould Abbès. A ce titre, il a indiqué que la dépendance vis-à-vis du médicament est plus dangereuse que celle vis-à-vis des produits alimentaires. Mieux, il a précisé que la promotion de la production pharmaceutique participe à la consolidation de la souveraineté nationale. Pour le ministre, l'enjeu de cette politique est d'une importance stratégique. «Il s'agit de consolider la sécurité du pays», a-t-il tranché. Pour cela, il a indiqué que la nouvelle politique du secteur ne s'accommode pas de la gestion de la pénurie du médicament et encore moins de celle liée à son importation. Le ministre entend passer à un autre stade. En fait, il veut lancer une véritable industrie nationale du médicament. Toutefois, ce programme ambitieux fait face à des difficultés inhérentes à la situation du marché pharmaceutique national. Or, celui-ci est dépendant à 70% des produits importés. D'ailleurs, les statiques établies par les services du ministère confortent ce constat. «De 2004 à 2009, la facture globale du médicament est passée de 872 millions d'euros à 1, 53 milliard d'euros», a révélé le Dr Hafed, directeur de la pharmacie au département de la santé. Actuellement, la facture globale s'élève à 1,67 milliard d'euros.Dans ce cadre, il est signalé que 5459 marques de produits sont actuellement sur le marché. Les médicaments représentent 85% de ces produits. Cela dit, le Dr Hafed a mis l'accent sur la hausse du taux de production des médicaments. Elle est passée de 27% en 2008 à 38% en 2009. Pour sa part, Nabil Mellah, secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop) a évoqué la précarité de l'environnement national de l'industrie pharmaceutique. «La réglementation est obsolète», a-t-il asséné. Par ailleurs, il a jeté un véritable pavé dans la mare: les services des douanes ne disposent pas d'une nomenclature actualisée des médicaments. Selon M.Mellah, ces deux facteurs dénotent l'absence de traçabilité dans l'évolution du produit pharmaceutique sur le marché national. Les présents à la rencontre considérée ont évoqué d'autres difficultés liées à leurs professions. Parmi eux, figuraient entre autres, les représentants du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), de l'Association nationale des producteurs en pharmaceutique (Anpp), et de Saidal.