La Commission européenne et l'Autorité palestinienne ont dénoncé hier les démolitions par l'Etat hébreu de bâtiments palestiniens à Jérusalem-Est occupée et les nouvelles autorisations en parallèle de constructions israéliennes, y voyant un obstacle à la paix. «Je dois exprimer ma profonde préoccupation au sujet des derniers développements à Jérusalem-Est», a déclaré à Bruxelles le président de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, lors d'une conférence de presse au côté du Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad. «Il s'agit d'initiatives qui sont contre-productives. Les colonies et la démolition d'habitation sont illégales, elles sont en infraction avec le droit international, elles constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre impossible une solution (de paix) à deux Etats», a-t-il ajouté. M.Fayyad a lui aussi critiqué les récentes décisions, à ses yeux «en contradiction avec la nécessité d'avoir un concept viable de solution à deux Etats», l'un palestinien regroupant la Cisjordanie et Ghaza, l'autre israélien. Les autorités israéliennes ont procédé hier à la démolition de trois bâtiments palestiniens en cours de construction dans le secteur oriental annexé de Jérusalem. Jérusalem et les colonies juives constituent une pomme de discorde majeure dans les discussions entre Palestiniens et Israéliens. La communauté internationale ne reconnaît ni l'annexion israélienne du secteur oriental de la Ville sainte, occupé depuis juin 1967, ni les colonies juives de Cisjordanie. Par ailleurs, M.Barroso a annoncé hier une aide supplémentaire de l'UE à l'Autorité palestinienne, de 20 millions d'euros, et indiqué que la Commission envisageait de débloquer «un montant potentiel de 40 millions d'euros» en plus. Ces fonds s'ajoutent à des versements européens déjà programmés cette année de 158,5 millions d'euros pour payer les salaires des employés de l'Autorité palestinienne et couvrir des dépenses sociales, et de 71 millions d'euros pour l'aide au développement. «Cependant, nous exhortons les autres donateurs à remplir aussi pleinement leurs promesses (d'aide). Si nous voulons que la paix prenne racine, nous devons tous y contribuer», a-t-il dit L'Autorité palestinienne connaît des problèmes financiers en dépit d'une croissance de 11% au premier trimestre et des efforts réalisés pour la mise en place d'institutions fiables. Selon une source diplomatique, les pays donateurs arabes notamment ne tiennent pas leurs promesses d'aide. L'Autorité palestinienne a demandé aux pays donateurs 1,2 milliard de dollars pour les dépenses courantes de cette année.