Les démolitions de maisons palestiniennes envisagées à Jérusalem-Est occupée dans le cadre d'un projet archéologique autorisé par la mairie israélienne de Jérusalem sont «un obstacle à la paix», a affirmé hier la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. «Les colonies juives (dans les quartiers arabes) et les démolitions de maisons (palestiniennes) sont illégales au regard du droit international, constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre une solution avec deux Etats impossible», a mis en garde Mme Ashton dans un communiqué. La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères a rappelé que l'UE «n'a jamais reconnu l'annexion de Jérusalem-Est» par Israël. Elle a plaidé en faveur de l'ouverture de «négociations pour résoudre le statut de Jérusalem comme future capitale de deux Etats» et a appelé Israël à «s'abstenir de mesures qui pourraient porter atteinte aux pourparlers indirects en cours» entre Israéliens et Palestiniens. «Ces pourparlers bénéficient de notre plein soutien et les parties doivent s'engager sérieusement dans ces négociations», a-t-elle dit. La commission de planification et de construction de la municipalité israélienne de Jérusalem a validé le 22 juin le projet dit du «Jardin du roi» en hébreu (une référence aux jardins du roi Salomon) dans le quartier arabe de Silwan où des familles de colons juifs se sont installées au milieu de 12.000 Palestiniens. Le plan municipal prévoit la destruction de 22 habitations palestiniennes construites sans autorisation israélienne, tandis que 66 autres maisons bâties sans permis seraient légalisées rétroactivement. L'affaire est d'autant plus sensible que la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion par Israël du secteur oriental de la Ville sainte, occupé depuis la guerre de juin 1967. Israël a proclamé Jérusalem sa capitale «éternelle et unifiée» alors qu'elle est destinée à devenir la capitale du futur Etat palestinien.