Des statistiques et des rapports rendus publics par des institutions françaises rapportent que les binationaux algériens vivant en France, sont persona non grata. En matière d'intégration, la France est loin d'être le paradis, surtout pour les Algériens titulaires d'une carte d'identité française. Des statistiques et des rapports rendus publics par des institutions françaises rapportent que cette catégorie d'Algériens, sont persona non grata en Hexagone. Avec un taux de refus des demandes de visas le plus élevé pour les Algériens, leurs demandes d'emploi ne sont pas en reste. Peut-on conclure alors que les Algériens sont confrontés à différentes formes de discrimination? Une récente étude française a montré que les Algériens sont trois fois plus exposés au chômage par rapport aux autres immigrés. Ce rapport établi pour l'année 2009-2010 et publié en juin dernier montre que les Algériens issus de l'immigration n'ont pas les mêmes chances d'accès au travail en France. Cette catégorie de «citoyens français» de naissance trouve des difficultés, selon cette étude, diverses pour décrocher un travail. Cette «discrimination» concerne toutes les catégories de citoyens. Elle n'épargne même pas ceux qui ont fait des études supérieures et qui possèdent des diplômes universitaires. Ce n'est pas tout, ce rapport dévoile que les «enfants d'immigrés» habitant la banlieue sont exposés au chômage, deux fois plus que les autres diplômés issus de l'immigration mais qui n'habitent pas la banlieue. Le même document affirme que cette catégorie de citoyens bénéficient généralement de postes de travail déconsidérés. Autrement dit, des métiers sous-qualifiés leur sont proposés. Ceux qui bénéficient de travail ne sont pas estimés à leur juste valeur. A noter également, qu'en termes de rémunération, les immigrés ne touchent qu'un tiers du salaire d'un «Français de souche» qui occupe les mêmes fonctions que le citoyen d'origine maghrébine. Il s'agit, notamment, des médecins maghrébins qui sont payés trois fois moins que les médecins français. Les statistiques publiées confirment que plus de 60% des immigrés travaillent, généralement, comme éboueurs, agent de sécurité, femme de ménage et autres travaux forcés. La «discrimination» commence lors des entretiens d'embauche. Un blanc aux yeux bleus est convoqué 75 fois pour des entretiens, alors que celui qui porte le nom de Mohamed est convoqué 14 fois seulement. Les Algériens ne sont pas seulement indésirables dans le marché du travail, ils le sont aussi dans l'octroi de visa. Un autre rapport portant «visa refusé» qui a été établi par la Cimade, une association française qui défend les droits des étrangers immigrés en France, a fait ressortir que les consulats de France en Algérie détiennent le record en matière de refus de demandes de visa. Alors que le taux de refus par les consulats de France dans le monde n'atteint pas les 10%, ceux de France en Algérie rejettent une moyenne de 35% des dossiers traités. C'est ce qui vient confirmer que les Algériens sont les plus lésés dans la politique française de délivrance de visas. Est-ce que ce type d'études ne vient pas battre en brèche le débat qui alimente l'Hexagone sur la question de l'intégration? Comment peut-on être un «bon Français», lorsqu'on se sent rejeté par le pays où on est né? Comment peut-on s'adapter au mode de vie d'un pays qui adopte une politique discriminatoire en matière de travail et d'octroi de visa? La France qui ouvre un débat sur l'identité nationale est appelée, plutôt, à mettre sur un pied d'égalité, Mohamed et François, Khadidja et Françoise, le Noir et le Blanc, le musulman et le chrétien...