Le rendez-vous est aussi pris avec plusieurs groupes et chanteurs de Béjaïa dont Nourar, Amazigh Kateb, etc. A près de 1000 mètres d'altitude, sur le mont de Djoua, dans le fief des Aït Bimoun, la 2e édition du festival de Djoua redémarre de plus belle depuis jeudi dernier en faisant de l'enfance l'épicentre des activités tracées du 15 au 22 juillet en cours au-delà des objectifs socio-économiques de l'association pour la protection du patrimoine et le développement du tourisme, organisatrice de cette grande manifestation culturelle, artistique et touristique. L'ouverture fut officielle en présence de M.Hachi Slimane, le représentant du ministère de la Culture, d'un membre de l'APW, des représentants du secteur de la culture et des élus locaux. Le coup d'envoi a été donné par un doyen du village et deux enfants, une fille et un garçon, choisis par les enfants de toute l'Algérie, une manière d'ériger le trait d'union entre les générations. Le plateau de Thaliwine, un vaste pré de 15 ha, est orné et animé de jour comme de nuit grâce au mariage des couleurs et l'éclairage installé et rendu possible par des groupes électrogènes, une autre preuve de clairvoyance et du savoir-faire à inscrire à l'actif de ladite association, qui a su relever le défi malgré les blocages et autres oppositions collatérales. Pour sa deuxième édition, la symbolique est plus forte en elle-même que significative. Le festival, qui s'est inscrit dans l'optique universelle, rentre dans la cour des grands en essayant de renverser le cours de l'histoire ayant l'aimable idée de construire «le mur de la mémoire» par les enfants venus des 48 wilayas d'Algérie (5 enfants par wilaya). Ils construiront durant leur séjour un muret sur lequel chacun transcrira le nom de sa wilaya. Contrairement à la Muraille de Chine et au Mur de Berlin qui ont été érigés sous une toile de fond séparatiste qui symbolise toute sorte de représailles, le festival de Djoua a su inverser l'équation pour bannir à jamais les murs de la honte et les remplacer par les mur de la fraternité, de l'union ou tout simplement de l'humanité en érigeant le mur de la Mémoire. En effet, ce qui était un fantasme pour les organisateurs, à savoir remonter l'histoire par la réhabilitation des anciens chemins ancestraux empruntés par leurs aïeux, se concrétise petit à petit grâce à la contribution des enfants des 48 wilayas d'Algérie invités à la 2e édition du festival de Djoua. En outre, sur le plan thématique, le plateau abritera plusieurs conférences sur le développement local, le tourisme de montagne, la réhabilitation des villages kabyles, la protection de l'environnement, la protection du patrimoine matériel et immatériel... Les premières conférences tenues ont trait à la gestion des ressources en eau à l'urbanisme et à l'aménagement urbain. Par ailleurs, sur le plan animation artistique, le chapiteau a vu défiler plusieurs chanteurs locaux avec la rentrée en scène, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture, du groupe mythique des années 70, les Abranis qui tout simplement ont allumé le feu sur le mont de Djoua. Le rendez-vous est aussi pris avec plusieurs groupes et chanteurs de Béjaïa et d'ailleurs (Nourar, Amazigh Kateb, Bouhi, Agraw, Brahim Tayeb, Boudjemaâ Agraw...) et autres groupes venus du Brésil, d'Argentine, de Hongrie, du Kurdistan, de Timimoun... Djamel Allam et Chikh Sidi Bemol sont laissés, eux, pour la soirée de clôture qui s'annonce d'ores et déjà chaude.