Beaucoup de leçons et autres recommandations ont été tirées et retenues pour une meilleure organisation possible. La clôture du festival de Djoua dans sa première édition et en perspective de la tenue de la deuxième a montré le degré de réussite de ce grand rendez-vous qui se veut économique et culturel dans une démarche de développement rural et durable. Perché sur un pic montagneux dominant le golfe de Béjaïa à plus de 1000m, ce village ancestral qui vivait du chêne-liège et du charbon de bois a retrouvé son statut d'antan suite à l'appel des racines. Ce qui fut un simple pèlerinage au mausolée Imma Djoua où l'on organisait une waâda ou thatiafth en offrande à la mère spirituelle des lieux, devient, désormais, un lieu qui aspire à se réinscrire sur la carte touristique et culturelle du pays et reprendre son destin en mains. Le coup de stater a été donné cette année en pleine haute saison estivale avec la tenue de la première édition du Festival de Djoua qui s'est tenu du 5 au 11 août dernier. La clôture du Festival de Djoua dans sa première édition la fin de la semaine dernière, fut tout simplement et avec beaucoup de modestie, un moment fort et émouvant à la hauteur de l'événement qui a pu et su réunir toutes les générations des deux sexes, jeunes, hommes et surtout vieux qui ont été l'épicentre de l'événement par leur remémoration des souvenirs vécus dans le territoire des Aït Bimoun et ses régions, parties avoisinantes. Djoua a enfin reconquis son indépendance depuis que le colonialisme français l'avait déclarée zone interdite en 1958. C'est la renaissance d'un site en ruine qui fut jadis la capitale des Aït Bimoun. Djoua donnait l'impression, durant la cérémonie de clôture, notamment d'un village qui renaît de ses cendres en voulant reexister et s'imposer comme destination dont il faut tenir compte dans le tourisme de montagne. Malgré les quelques désagréments climatologiques durant deux jours avant sa clôture, qui ont obligé les organisateurs à réaménager le programme, ce qui donna un programme dense et concentré durant la dernière journée de clôture, quelque 15.000 personnes ont assisté à la soirée de clôture qui fut grandiose avec la participation et la production des maîtres et autres vedettes de la chanson kabyle, Akli Yahiatène, Chérif Hamani et Djamel Alam, entres autres. Le Festival de Djoua de par ses ambitions économiques et culturelles veut se positionner et s'afficher comme destination incontournable et centrale vu le nombre de festivals que la wilaya de Béjaïa, en général, et la ville de Yemma Gouraya en particulier abritent et accueillent chaque année. A cet effet, pour sa première expérience, beaucoup de leçons et autres recommandations ont été tirées et retenues pour une meilleure organisation possible en prenant rendez-vous, d'ores et déjà, pour l'année prochaine. «Franchement, nous avons été submergés par l'affluence nombreuse des citoyens, c'est un engouement sans précédent. La sympathie affichée à l'égard du Festival de Djoua dans sa première édition par des personnes de différents âges, notamment les vieux qui ont été aux anges de ressusciter quelques vieux souvenirs, nous pousse à fournir plus d'efforts pour une meilleure organisation, notamment en matière de réaménagement de l'espace retenu, parking de voitures, tribunes, et autres assainissement des routes», nous déclare le commissaire du Festival, M.Youcef Khelfaoui et président de l'Association pour la protection et le développement du patrimoine et du tourisme. Le mont de Imma Djoua, mère spirituelle, gardienne des lieux et protectrice des Aït Bimoun, a accueilli le 5 août dernier la première édition avec un immense couscous, signe de bienvenue et de fraternité «taâm oul melh» pour l'ouverture officielle, loin des cérémonies protocolaires pour laisser place à l'activité artistique, culturelle, poétique. Les 15 ha de surface réservés pour l'accueil du festival se sont avérés exigus devant l'affluence des participants et des visiteurs. Avec une vue féérique sur le golfe de Béjaïa, la nouvelle station touristique, comme l'ont laissé entendre les organisateurs, a accueilli un espace économique (souk artisanal), un espace culturel (musique, poésie, théâtre, danse...), un espace associatif, un espace rencontres et débats et des aires de loisirs et de jeu pour les enfants. Dans une démarche de développement rural durable, l'Association Djoua pour la protection et le développement du patrimoine et du tourisme, qui organise cette rencontre extraordinaire, en collaboration avec l'Association de Djoua de Paris, ne compte pas s'arrêter à cette première édition en matière de créneau et autres volets. A cet effet, pour susciter l'adhésion des citoyens et la participation des pouvoirs publics, elle propose durant une semaine un programme de découvertes centré sur la nature et la culture.
