Amazigh Kateb a allumé le feu sur le mont de Djoua avant-hier soir. En attendant Chikh Sidi Bémol, l'autre idole des jeunes, à qui revient l'honneur de clôturer le festival ce jeudi, c'est l'homme au guembri, Amazigh Kateb en l'occurrence, qui a allumé le feu sur le mont de Djoua lundi soir dernier. En constatant le nombre de personne sillonnant à pied le parcours qui sépare la route nationale du mont de Djoua, à près quelque 10 km de distance, leur envie de partir et d'arriver sur l'arène de Thaliwine, on ne pouvait ne pas demander le programme de la soirée, étant donné que les soirées musicales restent l'activité phare et préférée des festivaliers. «C'est Amazigh Kateb qui va chanter ce soir,...ça vaut le coup de partir à pied...», nous déclare un nombre important de jeunes sur le chemin du mont de Djoua. Comme à l'aller, le retour fut rude pour les milliers de personnes perchées sur la crête de Djoua ce lundi soir, la cinquième soirée de la 2e édition du festival de Djoua; «Même avec un décor poussiéreux et une très mauvaise organisation en matière de circulation des voitures et autres moyens de transport, nous ne regrettons pas d'être venus entendre et voyager un tant soit peu avec Amazigh Kateb», laissent entendre plusieurs jeunes des deux sexes à une heure tardive de la nuit. En somme, il a fallu juste que ses musiciens terminent pour que l'homme le plus africain d'Algérie plonge l'assistance dans une ambiance indescriptible. En effet, comme lui seul peut et sait le faire, Amazigh Kateb a mis du baume au coeur de l'assistance nombreuse en lui faisant oublier ses déboires du transport et lui a fait voir le festival sous toutes ses couleurs avec un décor de poussière. Dans le sillage de la 2e édition du festival de Djoua le chanteur algérien du style Gnawi a tout simplement explosé les fréquences en faisant déplacer une assistance aussi jeune, mixte et nombreuse. Ils sont venus de partout, des quatre coins de la wilaya, des différents campings de la côte béjaouie sans compter ceux qui n'ont pas pu atteindre la crête d'Imma Djoua, faute d'une bonne organisation en matière de circulation et de stationnement. Après le passage de quelques groupes et chanteurs amateurs dont Chikha Cherifa et Tidaf, précédés par une danse folklorique kabyle, l'assistance était impatiente de voir sur scène Amazigh Kateb, le chanteur adoré, la mascotte des jeunes, moins jeunes et d'un certain âge. Excitateur de la musique, chanteur et musicien doué, parolier profond et engagé, son passage marque désormais les soirées du festival de Djoua. Le fils de Kateb Yacine, le chanteur du Gnawi, de la musique des esclaves d'Afrique noire, mixe la ragga au rap, le rock au reggae avec une chekhtchoukha musicale algérienne, a fait vibrer la nombreuse assistance. «Il porte bien son nom et prénom, Amazigh, homme libre, et Kateb fils de Yacine. Il nous a fait voyager et rêver un peu sur le mont de Djoua qui nous a été difficile d'atteindre». En outre, sur l'autre volet relatif aux conférences-débats programmées, le site de Thaliwine qui abrite le festival de Djoua a couvert une conférence-débat dans l'après-midi de la même journée, portant sur le thème «Traitement et valorisation des déchets». Ainsi, le festival continue sur sa lancée avec son lot de difficultés et de problèmes, notamment ceux liés à l'hygiène, le plan de circulation et de stationnement que les organisateurs doivent régler et s'y pencher sérieusement pour garantir une bonne participation du citoyen, l'acteur clé avant de devenir festivalier.