L'opération de relogement des familles habitant dans des bidonvilles à Alger continue de provoquer de violentes émeutes dans différentes communes de la wilaya. Après les affrontements qui ont éclaté avant-hier à Baraki, une commune située au sud-est de la capitale, c'est au tour des habitants du quartier Diar El Kef, précisément situé à Triolet, commune de Bab El Oued à Alger, d'investir la rue pour demander leur relogement. En effet, de violents affrontements ont eu lieu, hier et avant-hier, entre les habitants de ce quartier et les forces de l'ordre. A l'aide de pneus brûlés, de blocs en béton...les émeutiers ont carrément fermé la route principale de Triolet, menant de Chevalley vers la commune de Bab El Oued. Tous les conducteurs de véhicules de passage ont été sommés de rebrousser chemin. «Nous ne demandons pas la mer à boire. Nous ne demandons que des logements», lancent, les émeutiers, à l'endroit des services de sécurité déployés sur les lieux. Le bilan des affrontements a été lourd. Car rien n'a échappé aux émeutiers. Ces derniers se sont attaqués aux showrooms de Dacia et Renault. Ce dernier a été carrément saccagé. Les véhicules qui se trouvaient dans le showroom ont été presque tous saccagés. Certains ont été brûlés, constate-t-on sur les lieux. Selon les affirmations des habitants du dit quartier, une dizaine de protestataires ont été arrêtés par les services de l'ordre dépêchés en renfort sur les lieux. Selon leurs déclarations, «la colère des habitants du quartier a commencé depuis samedi dernier lorsque les autorités locales ont décidé de transférer les familles du même quartier vers Chevalley avec la promesse de relogement». Cependant, cette promesse n'a pas été tenue. Aussi, les habitants de Triolet, situé à proximité du bidonville de Diar El Kef, se disent concernés par les opérations de relogement dans la capitale. «Trois familles dans un appartement qui ne dépasse pas 42 mètres carrés et on trouve ça normal. C'est inconcevable. Je veux me marier mais ce n'est pas possible. Les conditions dans lesquelles nous vivons ne nous permettent pas de fonder un foyer», raconte, un homme de 42 ans. Celui-ci deséspéré et pris d'une colère extrême, ajoute: «Jusqu'à quand allons-nous continuer de vivre dans cette situation?»